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vendredi, 31 octobre 2008

LES MÈRES ANODINES

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J'ai dévoré aujourd'hui des poèmes iconoclastes, défoulatoires dits domestiques de la même qui est venue déranger, titiller L'histoire de France. La langue s'y dénoue, jubile. Les incisives incisent et les crocs croquent.
En voici un, choisi peut-être au hasard.

Le regard de chèvre
des mères autour du bac à sable.
Ces mères automates,
près des toboggans,
qui balancent ou qui poussent
et qui recueillent leur coeur et leur ennui
au bas des glissades.
Tellement aimantes et dévouées...
Rêvent-elles à la grande dévastation des squares?
Au joueur de flûte qui emmènera les enfants?
Ensuite, pauvres folles, décérébrées,
elles sillonneront la ville à leur recherche.
Elles les appelleront, comme si personne
n'avait jamais crié auparavant
le nom d'un fils ou d'une fille.
In La ménagère cannibale, Béatrice Fontanel, Seuil

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Commentaires

Le hasard choisit très bien ces cibles, c'est un sacré tireur.

Écrit par : ours gris | samedi, 01 novembre 2008

Jubilation, c'est le mot qui convient.
Si tu parlais d'un autre titre, je viens de passer vingt minutes à essayer de retrouver la Ménagère cannibale dans ma bibliothèque...

Écrit par : Yves Barré | samedi, 01 novembre 2008

Yves: L'as-tu retrouvé? Avoir un tel titre dans sa bibliothèque met terriblement en danger les livres qui le côtoient....

Écrit par : indigo | dimanche, 02 novembre 2008

Les commentaires sont fermés.