dimanche, 02 septembre 2012
Aujourd'hui emballage.
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Sans m'emballer ou comme dit le poète "festina lente", j'ai usé, ce matin, de mon droit de réponse à cet article paru dans La Dépêche, cette semaine...
Après lecture de votre entrefilet Le latin ressuscite, je me suis dit qu'il me fallait répondre plutôt que de grincer des dents, seule devant mon journal. Vous le savez aussi bien que moi, verba volant, scripta manent...
Primo, le titre: on sent bien que vous n'avez pas résisté à un facile jeu de mots, résurrection d'une langue morte... Mais sachez que vous déclenchez un casus belli en vous aventurant ainsi sur une terra incognita. C'est la première chose que j'explique à mes latinistes de 5ème: le latin est une langue vivace et racine du français, non une langue morte.
Secundo, l'article: il est vrai que les élèves demandant cette option sont très nombreux et le Hamelet n'est pas une exception. Mais a priori et a posteriori, l'enseignement du latin n'est pas la priorité de l'Education Nationale, loin de là. Il faudrait pour cela que la Vieille Demoiselle se persuade qu'ouvrir deux groupes de latinistes en 5ème n'est pas un luxe et qu'elle trouve indécent de ne pas pouvoir offrir l'option latin à tout élève désireux de la suivre. Il faudrait pour cela qu'elle se dise que l'école est un lieu où interroger le monde dans sa durée et non dans son immédiateté. J'aime à croire que les gamins qui demandent cette option l'ont compris et que cela n'a rien à voir avec un quelconque "charisme" du prof. Cette année, lorsque je les verrai entrer si nombreux en salle 207, je me dirai que, malgré tout, cette option fluctuat nec mergitur en attendant des jours meilleurs.
Belle journée ou carpe diem!
Post-scriptum : les profs de maths du Hamelet se portent bien et vous saluent.
09:02 Publié dans 366 réels à prise rapide | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : 366 réels à prise rapide, le latin | Facebook |
Commentaires
"Secundo, l'article: il est vrai que les élèves demandant cette option sont très nombreux, et le Hamelet n'est pas une exception." : idem pour le collège Paul Bert à Evreux, sélection obligatoire pour entrer dans l'option...
Écrit par : Moucheron | dimanche, 02 septembre 2012
Magnifique reconnaissance des origines de notre langue et de la soif de connaissances de nos ado.
Merci Béa de ne pas tirer la couverture à toi mais de la partager avec ceux et celles qui sont notre avenir et notre mémoire.
Écrit par : bénou | dimanche, 02 septembre 2012
Tu as probablement raison quand tu mets les points sur les i concernant l'enseignement du latin, je n'en ai jamais fait , j'étais à l'époque "lettres modernes".
Mais je me permettrais d'avancer une chose : combien de matières avons détestées à cause Du Prof et combien d'autres avons-nous étudiées et nous ont passionnés grâce au charisme du prof qui a su nous la faire aimer...
Écrit par : telophase | dimanche, 02 septembre 2012
ahhh zut c'est la rentrée
Écrit par : telos | dimanche, 02 septembre 2012
Ma fille (benjamine) a choisi latin en 5e. Très bonne prof et beaucoup de culture générale. 4e, hélas, une prof de l'ancien temps qui prenait ses élèves pour des gamins. Du genre, vrai de vrai : "Ne croisez pas les jambes en cours, cela empêche de se concentrer, de réfléchir." !!! Heureusement en 3e, elle a eu à nouveau la première prof et a pu faire un voyage à Rome, inoubliable pour elle. Mais au lycée, elle a abandonné cette langue. Trop de boulot ! Malgré tout elle en a gardé le goût de la mythologie, des oeuvres d'art et une certaine sensibilité qui me fait plaisir.
Écrit par : Lily | dimanche, 02 septembre 2012
Merci, la bacchante, de t'emballer ainsi ! En Belgique francophone, l'option latin périclite.
"l'école est un lieu où interroger le monde dans sa durée et non dans son immédiateté" : bravo.
Écrit par : Tania | mardi, 04 septembre 2012
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