jeudi, 23 août 2018
Images sous-titrées
Lectoure, juillet 2018
- Comment tu penses ?
- Avec des mots qui font parfois des phrases quand je cours, avec des images quand je nage...
- Tu devrais essayer l'aquarunning ou le longe-côte !
15:53 Publié dans LE SEL DE LA VIE | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook |
lundi, 20 août 2018
Biffure 48
Lectoure, juillet 2018
© Pili Vazquez
Dans ma tête
la nuit
je dessine
des pensées de brindilles
Biffures de la page 67 de Dans la forêt de Hokkaido d'Eric Pessan
10:14 Publié dans BIFFURES | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook |
vendredi, 17 août 2018
Proposition minéro-végétale
La Bergerie, juillet 2018
Depuis notre retour de la Bergerie, j'ai dans la tête un projet circulaire pour mon potager. Il n'y tourne pas encore en rond mais s'invite souvent dans mes pensées. Faute de pouvoir le mettre tout de suite en oeuvre, ah la longue impatience, mon potager est à l'heure actuelle un joyeux fouillis organisé, j'imagine ce que je ferai une fois les dernières courges récoltées, juste avant les premières gelées : j'installerai un chemin de tuiles ondulées d'un autre pays que le mien; je le remplirai de compost et de terre et finirai par une couche de feuilles mortes qui d'ici là joncheront le sol ; au printemps revenu, j'y déposerai semis, graines et plantes ; au centre, j'installerai une petite table et deux chaises et nous laisserons l'énergie de cette installation nous rejoindre.
Reste à définir le tracé...
Cette nuit, il a beaucoup plu. Après mon premier café, je suis sortie en hâte et en quête de limaces mais mon potager me réservait une autre surprise : deux cucurbitacées s'étaient rejointes, formant un cercle ayant pour centre le cairn de jours clairs dans le Haut Languedoc. Nous partions tôt le matin, les sacs à dos remplis d'eau et de fruits secs. Au retour tu avais fait le vide, moi le plein de pierres du Saut de Vézole, des Gorges d'Héric, de l'Espinousette, de St Eutrope et du Mont Caroux.
Au milieu de ce tracé défini pendant que je dormais, j'ai pris mon second café et je m'y suis sentie bien.
La Biquetterie, août 2018
09:08 Publié dans BAL(L)ADE | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cairn | Facebook |
mercredi, 15 août 2018
Biffure 47
Lectoure, juillet 2018
Dire que j'ai retrouvé
les pierres sèches
pliées en quatre
sur la table
Biffures de la page 188 d'Une longue impatience de Gaëlle Josse
20:28 Publié dans BIFFURES | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
lundi, 13 août 2018
Totems
Totem et totem
Le Havre, août 2018
© Marie Nimier
En souvenir d'une journée que M. avait appelée "Les filles à la plage". Cela aurait pu être aussi "Jour de fête". Nous retrouvions deux amies syriennes, R. et D. installées depuis peu au Havre.
C'était déjà la limite du jour, quand nous sommes arrivées au bout du monde, fourbues. Nous venions de loin.
Du MuMa et ses créatures nées de l'écume et des rêves. De la côte que nous avions longée sous un ciel gris laiteux. De la digue que nous avions empruntée alors qu'une tempête mettait fin à ces jours de canicule : plus rieuses que les mouettes en troupeau sur les galets qui attendaient que le grain passe, si légères que les bourrasques qui faisaient gémir les mâts comme un choeur tragique auraient pu nous emporter mais nous avions tenu bon pour atteindre l'équilibre improbable d'un éléphant sur un homme. Du silence de l'église St Joseph où pour échapper quelques minutes au boucan du vent, alignées sur les strapontins nous avions improvisé un concert de vocalises entrecoupées de fous-rires. Du bistrot où nous nous étions réfugiées pendant qu'une pluie lourde recouvrait le bitume et que les éclairs découpaient les nuages.
Oui de tout cela nous venions, quand nous sommes arrivées au bout du monde, à la limite du jour.
La ville était loin derrière nous, le vent, la pluie et l'orage aussi. Il ne restait plus que la falaise abrupte, le roulement des galets sous l'écume et un colosse blanc.
Était-ce la tendresse contenue dans ses mains enveloppant celles de sa fille ou la force de son regard guettant ceux que la mer pourrait déposer sur le rivage mais nous nous sommes tues. Notre folle journée soudain suspendue. Il y avait dans cette crique quelque chose de sacré ou de profondément humain. Nous nous sommes assises et longtemps nous avons regardé au loin en silence, sous la protection du colosse blanc.
Avant de repartir, R. qui avait traversé montagnes et mers, bravé les dangers qui font le quotidien des migrants, a déposé une pierre sur un des cairns. A mon tour, j'ai déposé une pierre pour qu'un jour de grand vent, la sienne ne rejoigne pas les flots et ne s'éloigne de nos rives.
11:40 Publié dans BAL(L)ADE | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : le havre, cairn, fabien mérelle, marie nimier | Facebook |
mardi, 07 août 2018
Biffure 46
Blanhac, juillet 2018
© Antoine Farizon
Nous nous souvenons de jours clairs
épinglés au milieu des roses obliques
petits cailloux amassés
réserves
pour les années suivantes
pour passer la vie en marche
derrière un océan
Biffures de la page 44 de Les jours clairs de Zsuzsa Bank. Merci à la libraire des Petits papiers d'Auch pour ce conseil de lecture, récit porté par une écriture lumineuse.
07:08 Publié dans BIFFURES, ROMAN | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook |
dimanche, 05 août 2018
Faire le plein
Lectoure, juillet 2018
© Pili Vazquez
Rentrée depuis quelques jours mais accaparée par la biquetterie. A l'extérieur, le potager à déliseronner, les pieds de tomates à redresser pour qu'ils retrouvent la tête haute, la terrasse à balayer. A l'intérieur, mes sacs à vider, la poussière à aspirer, les toiles à enlever, la toile à passer.
Aujourd'hui, j'ouvre enfin une journée vide.
A l'heure où l'ombre du marronnier retrouvera un peu d'épaisseur, j'irai m'asseoir sur le banc. Je replierai mes jambes, les entourerai de mes bras, déposerai mon menton sur mes genoux et laisserai partir mon regard. Vers l'extérieur : la ligne d'horizon. Vers l'intérieur : ces jours clairs à tes côtés. Je ne sais quels fragments, quels éclats viendront s'asseoir à ma droite, à ma gauche. Il n'y aura sans doute pas assez de chaises. J'en rajouterai, ouvrirai un nouveau demi-cercle.
A ton retour, tu viendras t'asseoir à mes côtés et nous regarderons la nuit allumer l'étoile du berger Vénus.
15:04 Publié dans BAL(L)ADE | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : lectoure | Facebook |