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dimanche, 14 janvier 2018

L'invention des corps, Pierre Ducrozet

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Dimanche dernier, je me projetais tranquillement sur ma rentrée et envisageais de souhaiter à mes élèves de connaître la morsure d'un livre...
Je ne savais pas encore que le soir-même, c'est moi qui allais me retrouver mordue, soufflée comme une fenêtre par la tempête, estomaquée comme après un uppercut. Mes résolutions de refermer la journée tôt ont disparu dès le premier chapitre. J'ai lu loin dans la nuit. Le lendemain à la pause-clope, je n'avais que L'invention des corps à la bouche. Le mardi soir, pour la réunion Terres Parallèles, j'ai tout mis en oeuvre pour que mon enthousiasme soit contagieux. Toute la semaine, j'ai voulu l'accélération des jours pour reprendre de retour chez moi, oublieuse du tas de copies à corriger, la lecture de cet incroyable récit en rhizome qui se joue de la chronologie dans un monde en réseau, d'Iguala à la Silicone Valley, qui invente des univers sous la peau ou dans les câbles, qui place Bonnie and Clyde face à Frankenstein, qui fait renaître le désir dans le corps massacré puis augmenté d'Alvaro.
Jeudi matin, j'ai tourné la dernière page avec le premier café. Le ciel était gris et les contours de mon jardin estompés par une brume tenace. J'ai décidé de refaire les joints de ma salle de bain. En arrachant le silicone jauni, c'est encore à L'invention des corps que je pensais. Sur ma baignoire, j'ai posé mon ordi et ai écouté Pierre Ducrozet se demander : où en est-on dans nos corps en 2017 ?