samedi, 22 août 2015
Lily, Cécile Roumiguière
Athènes, mai 2015
J'ai ouvert l'été par la lecture d'En vieillissant les hommes pleurent de Jean-Luc Seigle. Je viens de refermer ce matin Lily de Cécile Roumiguière. Tous deux se passent dans les années soixante pendant les évènements la Guerre d'Algérie quand l'Histoire lève sa grande hache au-dessus d'hommes apeurés. Certains se dressent, d'un côté ou de l'autre de la lame affutée.
Juin 2013, un grand-père et sa petite-fille sortent de la cinémathèque. Ils viennent d'aller voir Les parapluies de Cherbourg de Demy. L'une a trouvé le film guimauve - Non je ne-pou-rrai jamais vivre sans toi - l'autre l'a reçu en plein coeur. C'est la porte ouverte à tous ses souvenirs, réels ou imaginés. Il raconte les seize ans de sa cousine Lily dans Paris, en 1961. Lily qui a tatoué sur sa peau son amour trop fort pour son frère parti en Algérie dont elle est sans nouvelles. En un geste indélébile pour remplir l'absence. Lily qui malmène son corps pour rentrer dans les ballets de l'Opéra parce qu'un jour son frère, juste après la mort du père, lui a dit qu'il la rêvait ainsi. Lily qui rêve, sur un air de Tonight, d'un autre pas de danse dans des ballets où tous les corps ne seraient pas identiques. Lily qui est parvenue à cette heure où elle va inventer sa propre vie. Elle me fait penser à Bala et cette phrase d'Une Princesse au palais "cette heure qui t'éloigne de l'enfance, jamais tu ne l'oublieras." lui irait si bien.
Et dans les marges du récit, au-dessus des décors de la scène de l'Opéra, en italique dans le texte, il y a Nino, tout à la fois ange gardien et poète; il habite le roman comme un chat sur un toit.
14:48 Publié dans ROMAN | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cécile roumiguière, lily | Facebook |