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vendredi, 01 février 2013

Aujourd'hui coup.

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Photo de Bernard

308/366
Mercredi matin, mes Biobios rencontraient Jean-Michel Payet pour son roman 2065. Etant donné notre projet annuel autour du Développement Durable, ce bouquin, c'était un vrai cadeau: Emile, en une journée, se voit traiter de gros naze par sa copine et de bon à rien par ses parents. Il ne lui reste plus qu'une solution, aller voir dans le futur s'il sera ou non un mec bien. Justement son grand-père a un trou dans la cave qui remplit l'office de machine à voyager dans le temps... Lorsqu'il débarque plus d'un demi-siècle plus tard, les pires prévisions cataclysmiques se sont réalisées.
Mes Biobios ont dévoré ce roman, certains ont avalé les tomes 2 et 3. Je leur ai parlé aussi de Blue cerise, une écriture à huit mains du même auteur avec Sigrid Baffert, Cécile Roumiguière et Maryvonne Rippert : quatre auteurs, quatre personnages -Zic, Satya, Amos et Violette- quatre points de vue. J'avais pris ce jour-là dans ma bibliothèque la saison 1, L'ange des toits, espérant bien qu'il repartirait dans un sac à dos. J. s'en est emparée et elle avait le sourire d'une gamine heureuse du tête à tête qui se préparait entre elle et le roman.
Ce même mercredi, J. arrive, le sourire est toujours là mais quelque chose d'embarrassé s'y est rajouté. Elle me dit qu'elle n'a pas achevé la lecture de L'ange des toits parce qu'il y a "des trucs bizarres". Elle feuillette rapidement le premier récit, celui de Violette et me montre un paragraphe que ma mémoire avait complètement effacé: Violette refusant de se prêter avec son copain à une pratique sexuelle qu'elle ne peut assumer. En relisant ce passage, le regard de la gamine fixé sur moi, j'ai soudain regretté d'avoir joué le rôle de passeur avec ce roman: J., ses à peine douze ans et sa candeur n'étaient pas prêts à lire ces phrases. Je le lui ai dit, avec des mots maladroits, les premiers qui se sont pointés à mon esprit. Le soir venu, j'ai envoyé un mail à ses parents, non pas pour me protéger d'une plainte mais pour m'assurer qu'ils en discuteraient avec elle. Ce matin, la réponse de la mère dans ma boîte: "Ne vous inquiétez pas, J. m'en a parlé spontanément  et on prendra le temps de faire le point avec elle, nous sommes conscients que les livres peuvent cacher des trésors mais aussi des passages plus sombres. C'est  l'occasion de discuter avec J. et d'aborder des sujets qui  ne l'auraient peut être pas été." Du coup, le poids qui pesait sur ma poitrine depuis deux jours s'est volatilisé.

samedi, 10 novembre 2012

Aujourd'hui une personne insignifiante. Vraiment?

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Alabama blues
. Je pressens en ouvrant le dernier roman de Maryvonne Rippert que le chemin depuis Métal Mélodie n'a pas été de toute quiétude. Faut dire que sa Mélodie avait raflé tous les prix de littérature jeunesse, avec une évidente impertinence. Laissant son auteure étonnée. J'imagine que certains soirs, on doute de trouver la blue note pour le suivant.

Alabama blues, ce sont Les Chics Types qui lui ont apporté l'idée de départ -créer un roman avec sa B.O., à huit mains- sur lequel elle a tissé sa trame.
Alabama blues
. Aux premières pages, je ressens le même désappointement qu'avec Métal Mélodie. Les personnages sortent très vite des coulisses. Une fois encore, elle prend le risque qu'on ne s'y attache pas. Ceux-là trouveront-ils le tempo pour former The Band? Lou, le gamin désorienté qui oscille entre ses familles recomposées, Lou la gamine qui menace de réduire en poussière le dentier du premier qui l'importunera, Les Chics Types qui répètent à la MJC et Dexter. Dexter, le joueur de jazz de la place de Paris. Dexter, le survivant d'une Louisiane engloutie par l'ouragan. On sent bien que sa présence a un sens. Qu'à ses côtés, il n'est pas possible de s'obstiner dans ses certitudes et ses désespérances. Il faut aller de l'avant, trouver sa note. A ce moment-là, les réticences des premières pages se sont évanouies et on aimerait que la lecture dure un peu plus qu'une matinée passée sous la couette alors que des trombes d'eau s'abattent sur les carreaux.

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mardi, 26 octobre 2010

ROUGE BALA

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Cécile Roumiguière et Justine Brax
Edition Milan

A Hannah...

Je l'ai trouvé dans ma boîte, ce soir en rentrant. Il avait dû s'écorner un peu pour y trouver place. Rouge Bala, je l'ai ouvert tout de suite remettant à plus tard les parties d'échec avec le frangin -de toute façon c'est plus souvent échec que mat pour moi. Je l'ai ouvert, touchée par la dédicace de Cécile Roumiguière. Depuis que j'ai parlé sur mes îles de Pablo de la Courneuve, elle continue de tisser le lien.
Bala à la frontière de l'enfance, Bala qui ne veut pas être marquée trop vite du bindi rouge de la femme mariée, Bala qui demande à choisir sa voie, rouge Bala.
Cécile Roumiguière fait partie de ces auteurs placés à la frontière, de celle que les ados franchissent le coeur à vif et le regard fier, voudraient être vite de l'autre côté et pourtant un bout de semelle renâcle au creux de leurs certitudes. A côté d'elle, je place Maryvonne Rippert. Pas étonnant que ces deux-là se soient retrouvées dans l'écriture à huit mains de Blue cerises. C'est ce que je me disais ce matin, coupée de tous, sous  la couette, en lisant la saison 1 in extenso ou presque puisqu'Amos est introuvable ...
Heureuse que l'auteur de Métal mélodie ait rencontré une poignée de mes collégiens le week-end dernier au salon du livre de littérature jeunesse d'Evreux. C'est une chose d'être passeuse de frontières mais quand en plus les mots sonnent juste où il faut, ils franchissent la ligne moins écornés.

 

 

 

mardi, 10 août 2010

METAL MELODIE

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Capileira, près de Grenade

Il va me falloir revenir sur mon jugement selon lequel il suffit de lire les premières pages d'un roman pour savoir ce qu'il a dans le corps. Celui-là, je l'avais mis en dessous du bas de la pile de livres pré-sélectionnés pour Dévoreurs de livres 2011. Je me disais que je verrais bien si l'été me laisserait le temps de l'ouvrir. Je trouvais sa couverture loupée avec son papillon noir aguicheur. La quatrième de couverture m'avait engagée à le laisser comme fondation de ma pile. Et puis la pile s'est amenuie, il m'a bien fallu l'ouvrir. Ancrée dans mes certitudes, les premières pages tournées, je me suis demandé qomment il était possible d' imaginer une telle situation de départ: Luce, 16 ans, arrive à Grenade à la recherche d'un lieu précis. Petit retour en arrière de quelques mois: Luce percinguée jusqu'aux narines et gothique jusqu'au bout des cheveux rentre chez elle et découvre que sa mère a pris le large pour quatre mois en Australie. Besoin de souffler, de s'éloigner. Qu'à cela ne tienne, Luce invite sa bande de potes tout aussi gothiques qu'elle pour fêter l'évènement à moins que déjà elle cherche à combler l'absence. De cette soirée, elle gardera à demeure une squatteuse Moony et son chien qui pue. Quelques chapitres plus tard, elle passera une nuit catastrophique avec Léo, le voisin, qui a plus besoin de prouver sa virilité virile que de donner de la tendresse.
A cette page précise, je me suis dit que j'allais continuer juste pour boucler ma journée avec la satisfaction de savoir que mon diagnostic des premières pages n'admettait aucune exception.
C'était sans compter qu'il y avait
en Luce un quelque chose de Lisbeth Salander.
J'ai fini Métal mélody bluffée et à peine la dernière page tournée j'ai relu le premier chapitre. Du mal à quitter Luce, son parcours initiatique vers elle-même mais aussi vers sa mère. Le désir de l'une de ne pas voir sa fille grandir contre elle, et pour l'autre la quête d'une mère qu'elle n'a jamais pris le temps de découvrir. On y chemine de la noirceur d'un papillon -l'illustrateur aurait été encore plus inspiré d'y mettre un crabe- jusqu'à la lumière de Grenade.

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