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jeudi, 13 février 2014

Jusqu'ici tout va plus ou moins

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Jusqu'ici tout va plus ou moins.
Dimanche dernier, Copé, invité au grand jury RTL, s'emportait contre l'album Tous à poil. Ton offusqué et bienpensitude. "On ne sait pas s'il faut sourire, mais comme c'est nos enfants, on n'a pas envie de sourire." Ben nous, on s'est bien poilés sur la fesse du bouc dès lundi: chacun a sorti l'album qu'il ne faudrait pas oublier de censurer. On a allongé la liste avec quelques tableaux tant qu'on y était, chapelle Sixtine et L'origine du monde. Extraordinaire manif' pour touffes sans demande préalable auprès de la préfecture. Rouergue, l'éditeur déséquilibré et pervers, a imprimé une carte pour l'occasion...

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Jusqu'ici tout va plus ou moins.
Hier, ce fut au tour du poète David Dumortier de passer à la poêle. Invité à rencontrer une classe dans un haut lieu de la bienpensitude française, il avait emporté avec lui Mehdi.

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Si Mehdi met du rouge à lèvres, c'est pour que ses baisers restent plus longtemps sur nos joues. Parents offusqués. Rajoutez à cela que l'auteur est homosexuel. Mais que fait l’Éducation Nationale?
De cette histoire qui vient se rajouter à la 1ère, je n'ai plus trop envie de me poiler. Moi, je pensais que ça appartenait à des temps révolus, les nuits déchirées par les autodafés.
Chez ces gens-là qui crient si régulièrement "au scandale" dans nos rues, le dimanche matin, on récite sans doute au rejeton qui est au collège Sous le pont Mirabeau quand on passe au-dessus. Ont-ils oublié qu'Apollinaire a aussi écrit Les onze mille verges?
Chez ces gens-là, on discute avec la rejetonne qui est en Terminale de son épreuve de littérature. Au programme cette année, Les mains libres de Man Ray et Paul Eluard. L'ont-ils seulement feuilleté jusqu'à la dernière page?

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jeudi, 10 janvier 2013

Aujourd'hui livre posé.

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"Quand je pense à ceux qui se donnent tant de mal pour effacer certaines mémoires..." René Vautier
A peine avais-je posé cette bande dessinée-là, hier après-midi, que j'ai eu envie de la parcourir à nouveau. Me laisser dériver encore de planche en planche.
Brest 1950. La ville est un immense chantier qui tente d'effacer les béances laissées par la dernière guerre. Les revendications des ouvriers du bâtiment, celles des ouvriers de l'arsenal. La grève générale. Le drame du 17 avril: la police tire sur les manifestants. Vingt blessés et un mort, Edouard Mazé. Le lendemain, René Vautier arrive sur les lieux pour tourner un documentaire. C'est une bonne chose que ce soit justement ce gars-là qui arrive. Cinéaste militant, il est alors recherché activement par la police pour son film anti-colonialiste Afrique 50... Autant dire qu'il n'a pas sa caméra dans sa poche. Sur les plans muets tournés, il improvise une bande sonore: le poème d'Eluard, Un homme est mort. Le jour où la bande sonore lâche lors d'une n'ième projection devant les grévistes, un ouvrier, de mémoire, récite le poème. Ses tripes l'adaptent. L'émotion d'Eluard lorsqu'il entendra "son poème digéré par le peuple".
De ce documentaire, aujourd'hui, il ne reste rien. L'unique copie a rendu l'âme lors de la 150ème projection. Il ne reste rien si ce n'est la bande dessinée de Kris et Etienne Davodeau...
Merci à l'Ours d'avoir déposé ce livre chez moi parce qu'il avait entendu parler d'insurrections singulières sur les îles indigo.

samedi, 11 août 2012

Aujourd'hui liberté chérie.

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Liberté chérie: je n'aime pas l'adjectif associé au nom. Trop désuet, galvaudé. Je reste là, désappointée, les mots hors de portée. Sur les parois de ma boîte crânienne, ces deux-là ne veulent pas entrer en résonnance. Peut-être faut-il avoir le coeur surplombé de barbelés pour trouver désirable l'expression et encore plus la réalité qu'elle appelle. Peut-être.

Liberté: Le mot seul, désentravé de tout autre. J'aime la litanie de Paul Eluard en une écriture toujours recommencée et le monde pour support.

366 réels à prise rapide

P.S.: Le monde aujourd'hui insupporterait tout autant le poète qu'il y a soixante-dix ans.