jeudi, 12 avril 2012
Aujourd'hui ils vont bien ensemble.
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Hier matin, j'ai abandonné mon morveux, après lui avoir extorqué deux bisous, au pied d'un car qui les conduirait, lui et ses quarante-neuf congénères en Andalousie.
L'après-midi, rendez-vous était pris avec ma morveuse et son binôme au grain de café: le patron y gratte sa guitare et nous décortiquons des textes, bac blanc français oblige; la correction de mes brevets blancs attendrait. Au programme, la tirade de Ruy Blas aux ministres "intègres" et conseillers "vertueux":
"Soyez flétris, devant votre pays qui tombe,
Fossoyeurs qui venez le voler dans sa tombe !
– Mais voyez, regardez, ayez quelque pudeur.
L'Espagne et sa vertu, l'Espagne et sa grandeur,
Tout s'en va."
Oh tchatcha, Mnouchkine aurait pu le griffoner sur une banderole celui-là d'extrait.
Puis le fameux monologue de Figaro dans Le mariage de Figaro:
"Noblesse, fortune, un rang, des places, tout cela rend si fier ! Qu'avez-vous fait pour tant de biens ? Vous vous êtes donné la peine de naître, et rien de plus : du reste, homme assez ordinaire ! tandis que moi, morbleu ! perdu dans la foule obscure, il m'a fallu déployer plus de science et de calculs pour subsister seulement qu'on n'en a mis depuis cent ans à gouverner toutes les Espagnes"
Les bachelières se prennent au jeu, tirent des fils, hasardent des hypothèses et boivent des chocolats chauds. Entre Victor Hugo et Beaumarchais, est venu se glisser un couple espagnol sur la table d'à côté. Ils webcament avec leurs compatriotes tandis qu'à l'autre bout Ruy Blas fait ses adieux à la Reine.
Ils allaient si bien ensemble mes hasards hispaniques d'hier. Les écrire me permet d'attendre calmement en ce petit matin, le texto du morveux qui va bien finir par indiquer qu'ils sont enfin arrivés à bon port, lui et ses congénères...
06:14 Publié dans 366 réels à prise rapide, THEÂTRE | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : 366 réels à prise rapide, le mariage de figaro, ruy blas | Facebook |
lundi, 05 décembre 2011
SENTENCE (5)
Triste spectacle public
On ne songe plus qu’à soi
Les dignités, les places, l’argent
On prend tout, on veut tout, on pille tout
On ne vit plus que par l’ambition et la cupidité.
Victor Hugo, Ruy Blas, préface
07:24 Publié dans ESPACES DES CRIS | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : victor hugo, ruy blas, théâtre du soleil, indignés, ariane mnouchkine | Facebook |