samedi, 31 octobre 2009
SAMAIN *
11h54 TGV rdc iDzen pour Lyon
A ma gauche, un jeune homme hésite à ouvrir un volume de Barthes, le range finalement entre un parapluie et des filtres, déplie une feuille et annote un poème en anglais. C'est un taiseux, je ne saurai pas quelle est sa langue maternelle. Sa présence est agréable et s'accorde en plus au concept tégévien: iDzen, on ne cause pas, iDzap, on salue son voisin (sic).
Par la fenêtre, variant du jaune terne au jaune flamboyant, le paysage ne cesse de défiler, le ciel lui fait honneur par intermittence. Le regard cherche un point où se fixer.
De l'autre côté de l'allée, le tailleur prune overdosé de bijoux somnole comme on peut le faire dans un train, sans élégance. La mâchoire inférieure cède à l'attraction terrestre. Derrière la bouche, git une béance que jusque-là les couches de fond de teint prétendaient dissimuler si hasardeusement. Mis à nu, à mort pour quelques minutes d'inattention. Seul le choc d'un Tégévézenzap en sens inverse remet un peu d'ordre dans ce laissez-aller.
*Le 1er octobre novembre correspondait chez les Celtes à la fête de Samain, temps en suspension, passage de la lumière à l'obscurité.
08:10 Publié dans MOTS ITINÉRANTS | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : samain, tgv | Facebook |