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mardi, 31 mai 2011

EN DROIT

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Fresque, Paestum

Hier soir, je n'ai pas voulu, pour rentrer, la route qui allait droit devant, de celles qui traversent le paysage sans questionnement. J'ai pris la mal-entretenue, à droite sous le pont, de celles qu'on monte obligatoirement en première. Là-haut, quand le coeur ne sait plus être régulier,  je retrouve l'ondulation des champs et l'insouciance des chevaux. Ai repensé alors au cahier gris de Nicolas Bouvier...

Dites donc! cet endroit m'a l'air fait avec des restes
avec les chutes d'autres paysages mieux foutus
mais ce qu'il a pour lui
ce qui me touche
ce qu'aucune indiscrétion ne pourrait lui prendre
c'est ce solide habit normand de l'herbe
et là-dessus ces chevaux noirs
qui me font "oui" éperdument avec la tête
tout pleins d'espoir et de projets
(...)
quand le coeur me manque
ces chevaux noirs, je les regarde
ancrés dans les prés comme de lourds navires
leur chevalinité m'est un bienfait.
Oshiamambe, 1905

 

jeudi, 26 mai 2011

ABANDON

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Ce soir, déferlante de rafales. Affalée dans la coque du hamac, je me laisse ballotter. L'olivier, le cerisier, tout ce qui ces dernières années a gagné en hauteur, plient. Ils auront l'audace du roseau. Seul reste inébranlable le poteau électrique et au dessus le ciel chargé: une fois encore il ne s'abandonnera pas en pluie.

Quelques mots venus lors d'un moment de répit, rare ces derniers temps, juste ce qu'il faut d'espace pour faire un aller-retour sur mes îles.