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dimanche, 26 juin 2011

CHEMINS DE TRAVERSE

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Parce que je déteste les fins d’année scolaire ou civile...

Une année s’achève, cela en fait seize au compteur comme autant de strates qui viennent se superposer. Je pourrais, là, les décliner toutes, en un éphéméride exact, entonner l’incantation qui les ramènerait au grand jour. Sur chacune d’entre elles, des visages de gamins qui l’espace d’une année auront traversé mon chemin et moi le leur. En chacune d’elle, ce désir, quand la dernière heure achève son tour de cadran, d’avoir placé en eux cette nécessité de la lecture et de l’écriture pour  être au monde autrement.
Qu'ils osent ne pas être des presque vivants et ne pas chercher à enterrer des ombres,
Qu'ils osent préférer les nœuds marins au mètre étalon
Et acheter une douzaine d’œufs moins deux si cela leur chante,
Qu'ils osent rester sur la route avec cette certitude que ce qui est en mouvement sera toujours meilleur malgré tous les dangers que  ce qui est immobile et promis à la décomposition.

A mes étonnants voyageurs, bonne route…

dimanche, 19 juin 2011

ETONNANTS VOYAGEURS (2)

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La dent enragée de ce matin m’apporte la capacité du silence. La peau aime, au-delà du nerf exacerbé, cette possibilité de se retrouver. Au bout de mes doigts vers le clavier, d’étonnants voyageurs demandent le passage, ils se disent de ceux qui dans un salon de poètes sous lambris se mettraient bien à péter. Dimanche, ils étaient au rendez-vous, salle Maupertuis, point de decorum en ce lieu-là. Il y eut la verve de Jean-Pierre Verheggen, tout nourri de sentences comme le Japonais l'est d'haïkaï. Il s'est bal(l)adé, hilare entre le subconscient et le sud qu'on sent. A tel point qu'il devient difficile de retranscrire ses propos, ça vire et ça volte-face à tout bout de chant -voilà que je m'y mets aussi! Et les mots qui rapent de Rouda, caché à l'ombre des brindilles et les rêves dans la tête d'Amkoullel l'Enfant Peul qui demain existeront ailleurs. Ce jour-là, mots et rêves se sont accordés à la guitare d'Elie Guillou "qui vaut ce qu'il veut et qui prend la place qu'il se donne."

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Ils étaient tous alignés, salle Maupertuis. Et à l'ultime extrémité de cette brochette poétique, Jean-Pierre Siméon. Son nom ne vous dit peut-être rien mais il a rendu vos printemps poétiques...

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J'ai mastiqué de toutes mes dents -alors je le pouvais encore!-, avec délectation sa "parole debout", dissonnante au milieu du grand bavardage universel, sa volonté d'affranchir la langue en un bras d'honneur à tous les asservissements...




mardi, 14 juin 2011

ETONNANTS VOYAGEURS (1)

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Blottie dans l'entre-deux d'un retour du festival Etonnants Voyageurs à St Malo et de la reprise des cours, je cherche à m'assurer que tout le vu, l'entendu, l'écouté, le tressailli, le tremblé, l'effleuré, l'indicible, l'impensable pendant ces trois jours ne s'est pas dispersé sur le chemin du retour. Déjà ma peau laisse filer de ses sillons les traces des trois tampons EV, reçus chaque matin à l'entrée du Grand Large. La douche de tout à l'heure finira l'ouvrage des embruns d'hier.
Ce matin,  mes plis et mes replis sont emplis de fragments comme autant de forces de tremblement.  Un capitaine, sur le fleuve Congo, qui attend que le moteur de son rafiot, surchargé d'hommes en partance, obtempère. Les murs d'Ernest Pignon-Ernest. Une montée vers la montagne Kaïlash en un chemin où la semelle salue la pierre. Des nuages apportant la nuit. Le bras d'honneur des poètes à l'aspiration au Même, à la rapine de la terre et au Tout unitaire et les cris de c'est assez de Jean-Pierre Verheggen...

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Rouda et Amkoullel l'enfant peul