dimanche, 28 octobre 2012
Aujourd'hui rondeurs.
211/366
Ce matin, mon corps a oublié que le monde a rejoué cette nuit une heure deux fois. Levée encore plus tôt que d'habitude donc, j'entre dans cette période toujours recommencée; de l'heure d'hiver au solstice d'hiver.
Aujourd'hui aura les rondeurs d'un jour qu'on peut consacrer à la lecture. Pleinement, longuement.
Je vais suivre Lakhdar dans sa dernière ligne droite, de Tanger à Barcelone. Rue des voleurs, Mathias Enard.
"Chaque jour de nouveaux cadavres fleurissaient quelque part, une banque s'effondrait, un cataclysme emportait un lambeau de plus de ce monde en ruine. (...) Le monde réclamait quelque chose, un mouvement, un changement, un pas de plus vers le Destin."
Plus tard dans la journée -l'obscurité sera peut-être déjà revenue, une heure plus tôt qu'hier- j'ouvrirai Le sermon sur la chute de Rome de Jerôme Ferrari.
"Mais nous savons ceci: pour qu'un monde nouveau surgisse, il faut d'abord que meure un monde ancien. (...) Peut-être pouvons-nous même reconnaître les signes presque imperceptibles qui annoncent qu'un monde vient de disparaître, non pas le sifflement des obus par-dessus les plaines éventrées du Nord mais le déclenchement d'un obturateur, qui trouble à peine la lumière vibrante de l'été."
06:40 Publié dans 366 réels à prise rapide | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : 366 réels à prise rapide, rue des voleurs, mathias enard, jérôme ferrari, le sermon sur la chute de rome | Facebook |
Commentaires
une bien belle manière de nous inciter à la lecture..merci
Écrit par : Telle | dimanche, 28 octobre 2012
Ta photo m'apporte un éclairage nouveau. Je ne doute pas, pour l'avoir régulièrement constaté, que le soleil éclaire nos jours, mais je m'étais toujours demandé ce qui éclairait le soleil. Je vois là qu'il y une petite lampe au-dessus de sa tête.
Bon d'accord, il vaudrait peut-être mieux que je retourne à mes lectures. On ne me croira pas si je dis que je prends un livre proche (Révélations d'un jeune surréaliste, de Philippe Lamantia, éd. J. Brémond, 1996), l'ouvre au hasard sur ces mots :
« Le soleil s'est noyé
les vierges ne sont plus
il n'y a rien à comprendre
mais il y a tant à voir »
C'est page 25.
Écrit par : Yves | dimanche, 28 octobre 2012
Soleil cou coupé.
Écrit par : la bacchante | lundi, 29 octobre 2012
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