samedi, 16 novembre 2013
Le quatrième mur (2)
Le quatrième mur: je l'avais découvert dans le dernier tournant de l'été. Chaque matin comme un rituel: courir jusqu'au panorama au-dessus de St Pierre du Vauvray pour accueillir là-haut, seule au-dessus des champs, le premier rayon de soleil. Oublier l'effort de la montée en écoutant dans mon I-machin Les Bonnes Feuilles, consacrées à la rentrée littéraire. Un corps qui court est étonnant: il est capable d'une écoute sans faille ni pensée parasite. Je me souviens parfaitement du timbre de la voix de Sorj Chalandon lisant l'incipit de son quatrième mur. "Tripoli, nord du Liban, jeudi 27 octobre 1983" La distance qu'il y avait dans sa voix. Cela ne concordait pas avec la violence des premiers lignes. Plongée "in medias res". Goût de poussière des premiers paragraphes.
Dans la foulée, je l'avais lu. Avidement. Inscrite aux abonnés absents pendant deux jours. Reculant le moment où il faudrait rejoindre le quotidien, y être à nouveau.
Depuis je n'avais eu de cesse d'en conseiller la lecture: si tu as un roman à lire, c'est celui-là. J'espérais pour lui quelque prix littéraire. Non pour la gloriole enfiévrée de l'antichambre du restaurant Drouant mais pour que se multiplie le nombre de ses lecteurs. Je clamais haut et fort, sur le ton convaincu de quelque Sibylle inspirée qu'il aurait le Goncourt. Il vient de recevoir bien mieux que le Goncourt: le Goncourt des lycéens!
18:07 Publié dans ROMAN | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : sorj chalandon, le quatrième mur, goncourt des lycéens | Facebook |
Commentaires
Il est des moments vrai où les mots ne mentent pas, où ils s'accordent à crier ensemble la vulnérabilité de la vie.
Écrit par : Moucheron | samedi, 16 novembre 2013
Ces vingt bonnes minutes d'écoute ouvrent un appétit féroce d'en lire le reste, merci!
Écrit par : Colo | samedi, 16 novembre 2013
Te voilà devenue Pythie !...
(Cela dit, tu as raison : le Goncourt des lycéens est beaucoup plus fort que l'autre...)
Écrit par : Topa | dimanche, 17 novembre 2013
Que l'on courre... et que cela arrive : quoi de plus logique !
J'aimerais bien le lire (j'avais lu son tout premier livre et j'aime les sujets qu'il choisit de traiter dans "Le Canard enchaîné"), merci d'être passé par lui.
Écrit par : Dominique Hasselmann | dimanche, 17 novembre 2013
c'est un sacré bonhomme. et un écrivain de haute tenue. le Goncourt des lycéens est un prix qui a de l'avenir, vu l'âge des lecteurs. de plus (apparemment) moins soumis aux aléas de la critique autorisée (qui s'autorise) @ +
Écrit par : thé âche | dimanche, 17 novembre 2013
Je me souviens de ton précédent billet (j'avais entendu parler de ce livre à la radio belge: RTBF, "Le grand charivari" sur Musiq3) et je n'ai pas encore lu Chalandon, mais rendez-vous est pris.
Écrit par : Tania | dimanche, 17 novembre 2013
Je l'ai sur liseuse et devant cet enthousiasme, je le mets en priorité: in media res !
Écrit par : christw | dimanche, 17 novembre 2013
tu es fan de et tu sais en faire part.
Écrit par : telos | lundi, 18 novembre 2013
Je vais le lire, maintenant : je fais entièrement confiance aux lycéens.
Bonne journée.
Écrit par : Bonheur du jour | mardi, 19 novembre 2013
@ tous: bonne lecture à tous!
Écrit par : la bacchante | mardi, 19 novembre 2013
Les commentaires sont fermés.