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samedi, 31 mai 2014

Dardennesque

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Il est quelques réalisateurs dont je ne manquerai à aucun prix le dernier film. Dès le premier jour de sortie. Sans lire aucune critique au préalable. En une confiance absolue. Les frères Dardenne font partie de ceux-là.
Il est quelques réalisateurs dont je revois l'intégralité des films après avoir vu leur petit dernier. Après deux jours et une nuit, j'ai donc sorti de leur boîte La promesse, L'enfant, Le silence de Lorna et Rosetta. J'ai réservé à la médiathèque Le garçon au vélo et ai grimacé en découvrant que Le fils n'y est qu'en cassette video.
Chez les Dardenne, les routes sont périphériques et lacérées par le passage des voitures. Elles longent une rivière ou une forêt. Les traverser se fait toujours au pas de course.
Chez les Dardenne, on enfouit souvent dans la terre du menu fretin et autre larcin.
Chez les Dardenne, on choisit d'approcher et de s'éloigner des personnages par de longs plans-séquence. Le dernier referme inévitablement le film "in medias res".

dimanche, 25 mai 2014

Silence et lumière

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Photo de Ma2thieu

Vendredi s'est enfin refermé un mois tellement empli qu'il a bien failli passer par dessus bord. Cela s'appelle être débordée.
Le soir, nous avons filé sur Etretat. Le soleil étreignait silencieusement la ligne d'horizon. Déferlante de lumières.

12:06 Publié dans LE SEL DE LA VIE | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : etretat |  Facebook |

samedi, 03 mai 2014

Macbeth au Théâtre du Soleil

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Le Théâtre du Soleil: depuis presque trente ans, je vais y réchauffer mon imaginaire et mon appartenance au monde. De L'indiade ou l'Inde de leurs rêves aux Naufragés du fol espoir, en passant par les Atrides, Le Tartuffe, Tambour sur la digue, Le dernier caravansérail et Les Ephémères, ce sont autant d'éblouissements, de fils d'Ariane dans le dédale de ma mémoire. C'est là que j'ai grandi, contre vents et marécages.
Aller au théâtre du soleil, c'est à chaque fois une aventure recommencée. Hier, donc, nous avons quitté tôt la Normandie après avoir attrapé D. pour qui c'est la 1ère fois. Nous avons filé sur Paris sans encombre, remonté laborieusement le périphérique sud jusqu'à la porte de Vincennes, gagné le bois du même nom, hésité quelques secondes à un carrefour pour finalement retrouver nos traces laissées quatre ans auparavant.
Devant le théâtre, les marronniers sont en fleurs, au-dessus de la porte, trois mots qui ici sonnent vrais, "liberté, égalité, fraternité" et le banc de pierre qui continue de se réchauffer au soleil. Nous y avons attendu l'étape suivante: l'arrivée du tableau arborant  le plan de la salle et autocollants correspondant à chaque place. Je ne me souviens plus comment cela a été possible mais je me suis retrouvée la 1ère à choisir. Sans hésitation aucune, j'ai opté pour H14, H15 et H16, juste au-dessus de la rampe d'accès des acteurs. D., amusée, m'a fait remarquer que je ne pourrais pas dire que je n'avais pas l'embarras du choix...

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A 18h30, Ariane Mnouchkine a ouvert les portes du théâtre. Cette heure qui précède la représentation est à chaque fois comme un prologue à la pièce.

 

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Découvrir le hall -pronaos conviendrait mieux- et ses nouvelles peintures murales -des affiches polyglottes de représentations de Macbeth et un immense portrait de Shakespeare-, y boire un verre de vin, s'approcher de la troupe qui sous les gradins finit de se préparer.

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Derrière le voile, l'odeur qui flotte dans l'air est inchangée: effluves de poudre de riz et flagrances d'étoffes épicées.

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Puis le moment est venu de nous asseoir à nos places de choix, au-dessus de la rampe d'accès des acteurs. H14, H15, H16. La première existait bien, les deux autres avaient été transformées en un espace de travail. Ariane Mnouchkine , un bloc note et un antique téléphone devant elle, s'apprêtait à vivre cette 3ème représentation de Macbeth comme un nouveau filage. Elle nous a proposé de nous laisser de la place sur sa banquette en nous précisant que ce n'était pas le meilleur endroit. Elle allait faire du bruit. D. était hilare. Effectivement, c'était des places de choix!
(...)
Tard dans la nuit, c'était presque ce matin, nous avons regagné la Normandie. Encore toutes éblouies par un Macbeth à la fois contemporain et atemporel. Nous demandant déjà quand nous allions y retourner.
Cet après-midi, immobile dans cet entre-deux, encore dans hier et pas tout à fait dans aujourd'hui, je suis allée sur le site du théâtre du soleil, pour vous ramener les mots d'Ariane Mnouchkine.
"En montant Macbeth, il ne s’agit pas de faire un constat apocalyptique passif. Le dévoilement est déjà un combat, il nous faudra la patience, la force, l’humilité, le courage de chercher, de comprendre, de mettre le mal sur le théâtre, en musique, en rythme, en spectacle. Il faudra ouvrir le personnage aux spectateurs comme on dissèque un poisson pourri... Comme quand Molière monte Tartuffe, il écrit Tartuffe pour que cela ne soit plus, et c’est effectivement, je crois, dans cette pièce qu’il va le plus loin dans sa réflexion sur le mal. Montrer les choses, c’est déjà les changer. Les cacher, c’est refuser de les voir changer."

Revue de presse
Une journée au soleil avec Ariane Mnouchkine
De levers de soleil en levers de rideau, cinquante ans d'Ariane

 

jeudi, 01 mai 2014

KUDOKU

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Entendre pour la première fois le mot japonais "kudoku" et se dire que seule la fougère qui se déroule serait capable de prendre une telle position, le coude au cou.