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dimanche, 30 juillet 2017

Les vaches noires

falaise des vaches noires

Falaise des vaches noires, juillet 2017

Aux vaches noires, il est deux heures. La mer se retire et laisse sur le sable ce qu'elle a soutiré à la falaise. Des fossiles, parsemés entre les coquillages et les crabes. Au dedans, c'est le reflux de souvenirs de gamine : moi et mon seau face à l'océan cherchant chapeaux chinois et étoiles de mer. Au-dehors, je ne porte en bandoulière que mon sac. Qu'à cela ne tienne, j'ouvre une poche extérieure, cela fera office de seau. Au début, je ramasse le moindre petit fragment porté des millénaires durant par les entrailles argileuses. Traces de vie entêtée. Après, c'est comme pour la cueillette des chanterelles à l'automne, je deviens de plus en plus exigeante magnanime. Je recherche l'ammonite et ces coques qui à force de sédimentation ont acquis la légèreté de la feuille dans l'herbier.
Le retour se fait le long du rivage, pieds-nus dans l'eau. Je ne sais plus si c'est la mer ou mon sac qui sent les embruns. Mes pensées oscillent.  Que ferai-je de ces fragments qui ont su résister aussi bien aux tempêtes qu'aux jours étals ? Les alignerai-je à tous vents sur le rebord de ma fenêtre ou sous l'ombre calme du cerisier ?

vendredi, 28 juillet 2017

Biffure 19

parasol.jpg

Trouville, juillet 2017

silence
sous le parasol des
heures chaudes
jour à pied
centre de gravité
ailleurs
avec elle
vertige

*Mots rescapés des biffures de la page 51 de Le soir du chien de Marie-Hélène Lafon

jeudi, 27 juillet 2017

Biffure 18

comment construire.jpg

Mur mur, Le Havre, Juillet 2017

 

au milieu de l'été,
nu-tête
à la périphérie
de la chaussée
délaissée
Elle
jette un œil
à l'extérieur
arpente un temps
semble réfléchir à
dans le bleu du ciel
une femme
là-bas

*Mots rescapés des biffures de la page 49 de Comment construire une cathédrale de Mark Greene

09:14 Publié dans BIFFURES | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : mur, mark greene |  Facebook |

samedi, 22 juillet 2017

Biffure 17

éduardo berti

Le nid des murmures
Chaumont-sur-Loire, juin 2017

élégance de la
solitude
former les yeux
entre un soupir et
le manque
retarder la visite
de son désir

*Mots rescapés des biffures de la page 137 de Le pays imaginé d'Eduardo Berti
Vous trouverez ici une interview de E.B. et une lecture à haute voix de quelques pages par E.B.

19:26 Publié dans BIFFURES | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : éduardo berti |  Facebook |

mercredi, 19 juillet 2017

Biffure 16

jardin préservé.jpg

Le jardin préservé, Chaumont-sur-Loire
Juin 2017

aimer
notre bonheur
surprise
par ta beauté
obscure
un coup d’œil
de quelques minutes
je peux imaginer
des vagues
de temps nouveaux
et sur tes épaules
la liberté
de vivre sa vie

*Mots rescapés des biffures de la page 237 de Être à distance de Carla Guelfenbein

13:12 Publié dans BIFFURES | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

lundi, 17 juillet 2017

Rendez-vous avec un arbre (2)

ravin de corboeuf.jpg

Ravin de Corbeuf, juillet 2017

Sur la route de Blanhac, cet espace étonnamment horizontal, stries bleutées sur arêtes saillantes. Après la yourte toute en rondeur, la table sous l'ombre du tilleul, les chemins qui s'enlacent, les entrelacs de nos murmures. Et avant des Nuits de rêve sous la voie lactée et bouton de rose.
Espace horizontal. Sillons désertiques. Les géologues l'appellent "badlands", mauvaises terres. Pourtant un arbre pousse, agile dans l'argile. J'ai l'impression de le connaître, de l'avoir déjà côtoyé ailleurs. Je descends quelques strates plus bas dans ma mémoire. Au dedans, un arbre toscan. Au dehors, le vent qui nous porte et mon regard qui reprend la route.

 

mardi, 11 juillet 2017

Main tenant

géant.jpg

Les géants de Royal de luxe
Le Havre, juillet 2017

Jour grisé et chape de nuages
main tenant
c'est le soir qui tombe mais n'éteint rien
boîte crânienne dans un scaphandre
semelles de plomb
je me voudrais petite géante
des lilliputiens actionneraient
les fils de mes jambes
de mes paupières lourdes
démêleraient l'embrouillamini
de mes pensées

rembobineraient mes paroles
jusqu'au silence

tout tiendrait à des fils