vendredi, 29 juin 2018
Nous voici
Senneville-sur-Fécamp, juin 2018
Nous voici devant la cabane
nous avons laissé derrière nous
les jours à toute allure
les docs ouverts sur l'écran
une pile de copies dans un tiroir
sur les lattes de bois rouge
le soleil se prélasse
comme un chat en fin de journée
le vent est plus frais ici
qu'à l'intérieur des terres
nous voici dans la cabane
sans électricité ni eau courante
au milieu une table creusée par les coudes
de ceux qui se sont arrêtés là
avant nous
immobiles devant la grande baie vitrée
perchés au-dessus de la mer
sur le fil de l'horizon
je n'ai pas le vertige mais
je retiens mon souffle et ta main
nous voici maintenant au pied de la falaise
des blocs en se détachant ont trouvé
l'équilibre improbable des menhirs
la mer est basse
nous avançons sur des dalles de craie
dédale de mes pensées
nos ombres se retrouvent
plus loin sur le sable
la rouille d'une épave dentelée par le sel
a-t-elle déjà eu la trouille
face à une marée un peu plus haute qu'une autre
nous voici à nouveau dans l'escalier
qui grimpe à la cabane
nous repassons devant l'orchidée
et les choux sauvages
bientôt la nuit tombera doucement
dans les draps des vagues
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samedi, 23 juin 2018
Biffure 45
Berlin, mai 2018
sans peser
je t'accompagnerai
jusqu'à la frontière
là où savent marcher
les sourires
Biffures de la page 79 de La nature exposée d'Erri de Luca
21:05 Publié dans BIFFURES | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : berlin, erri de luca | Facebook |
jeudi, 07 juin 2018
Biffure 44
Berlin, mai 2018
Les vagabonds pouvaient entendre
le frétillement rare
du nuage
appartenance au monde
qui ne parle pas
Biffures de la page 57 d'Une tête de nuage d'Erri De Lucca
08:55 Publié dans BIFFURES | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook |