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mardi, 30 août 2016

Bures qui nippent

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Lucca, août, 2016

Je me souviens que pour prendre cette photo, mon 1,60 m était de trop. Que je me suis assise à même le sol. Que d'en-bas la basilica San Frediano était encore plus belle. Ossature bois, galerie d'arcs et rayon de soleil sur les bancs. Je me souviens que je me suis imprégnée du lieu avant de déclencher l'obturateur. Que je cherchais le bon angle quand un ecclésiastique a surgi du hors-champ comme un ange de sa boîte. Ses gestes n'étaient pas équivoques et sa soutane dans tous ses états. J'ai pris mon temps. Pour prendre la photo. Pour jouer mon rôle de diablesse effrontément face à la bure qui nie le droit de s'asseoir à même le sol. Si j'avais parlé italien couramment, je lui aurais demandé de m'indiquer l'arrêté divin suivant lequel il agissait.
Je me souviens qu'à l'entrée du Duomo de Sienne, les hommes en marcel n'étaient pas inquiétés. Mais que des tuniques post-opératoires étaient distribuées aux femmes en short et débardeur. Cachez-moi ces épaules que l'Eternel ne saurait voir. Ça t'avait fait rire - sur la tunique, tu avais torqué ta bretelle de sac à dos  - ça m'avait fait râler. Notre monde est étonnant : ici on couvre les femmes avec de hauts cris et là on les découvre avec de hauts cris.

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Siena, août 2016