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mardi, 30 avril 2013

Petite poucette

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Ce dernier essai de Michel Serres, Francesco m'en avait conseillé la lecture alors que je lui avouais mon désarroi face à une éducation nationale qui ne perçoit pas l'enjeu de ce qui est en train de se jouer. Alors que tout est en accès libre sur la toile, il devient urgent de revoir notre position face au savoir. Nous rendre compte qu'il serait bien plus vital d'apprendre à apprendre à ces jeunes qui nous sont confiés. Les aider à exercer un regard critique. Michel Serres les appelle Petite Poucette, baptisés ainsi pour leur capacité à envoyer des SMS avec leur pouce. Il les évoque avec confiance, persuadé qu'ils réinventeront une manière de vivre ensemble, des institutions, une manière d'être et de connaître.
Il faut lire de toute urgence ces quelques pages, ne serait-ce que pour suspendre nos jugements hâtifs sur petit poucet et petite poucette.
Boni:l'article de Libé "Petite poucette, génération mutante" et l'émission 3D journal consacré à l'université du XXIème siècle.

mardi, 23 avril 2013

Mémoires

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Mémoire: n.f. du latin memor, oris "qui se souvient"

Ai vu hier un film splendide que j'avais trouvé sous L'Arbre à Palabres: Nostalgie de la lumière de Patricio Guzman. Dans le coin le plus aride de notre planète bleue, le désert d'Atacama, des astronomes scrutent un ciel transparent pour retrouver l'histoire intacte de nos origines. Le calcium présent dans les étoiles est identique à celui qui structure notre squelette, apparu après le bing-bang.
Au pied des observatoires, des Chiliennes, inlassablement, cassent la croûte de sable, à la recherche de leurs proches disparus sous la dictature de Pinochet: la sécheresse du désert a momifié les restes humains. La quête de ces femmes n'a jamais croisé celle des astronomes.
Le film se referme sur ces mots: "Je suis convaincu que la mémoire a une force de gravité. Elle nous attire toujours. Ceux qui ont une mémoire peuvent vivre dans le fragile temps présent. Ceux qui n'en ont pas ne vivent nulle part."

Ai lu hier que le C.A.P.E.S. de Lettres Classiques venait d'être rayé des concours de l'Education Nationale. Enterré, envoyé ad patres. Allez donc lire ou relire la juste colère d'une douzaine de membres du jury sur le site du Monde: Langues anciennes, cibles émouvantes. Qu'ils ne s'inquiètent pas trop cependant: les fossoyeurs du ministère ont oublié que la mémoire a une force de gravité. Elle nous attire toujours...

lundi, 22 avril 2013

Métaphore pour tous.

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Lundi, veille du mardi 23 avril.
Leur enclave est bien cadrée, bien gardée, disent-ils. Mais tout bas, on riT. Il suffit de prendre un peu de recul.

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samedi, 20 avril 2013

Alea jacta est ou quand rien ne se passe comme prévu.

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Hier la biquetterie était vide ou presque. Les unes étaient parties pour le Sud et les autres n'étaient pas encore rentrés de Touraine. Ne restaient plus que la tenancière de ces lieux et Zic avec son gros ventre qui ballotait de droite à gauche au moindre déplacement.
Je me réjouissais d'avance de cette journée dans laquelle j'allais pouvoir me lover comme bon me semblait. En l'occurrence, j'avais décidé de prendre à bras le corps la préparation d'un stage au titre tout aussi effrayant que vaste: "Articuler les différentes composantes du cours des Langues et Cultures de l'Antiquité". Commencer par remplir l'espace du bureau pour désagréger cette sensation désagréable de terra incognita: poser une tasse de café, ouvrir des classeurs et des onglets sur la toile, garder le paquet de tabac à une distance raisonnable. Rapprocher une feuille blanche et un stylo.
Mais quand les dés sont jetés rien ne saurait les abolir.
Zic s'est soudain agitée, accompagnant ses déplacements de miaulements nouveaux. J'ai eu beau lui expliquer qu'elle ne pouvait pas me faire un coup pareil, que je n'y connaissais rien en matière d'accouchement félin, que ma morveuse qui veut devenir sage-femme ne rentrait que le lendemain, qu'elle devait au moins aller dans l'établi où nous lui avions disposé un coin douillet, elle a résolument filé à l'étage et a installé ses flancs contractés dans un tas de tissus, non loin de la machine à coudre.
Ce que j'ai fait le reste de la journée ressemble à ça: déplacements désordonnés de mon bureau à l'étage -déjà deux de sortis- de l'étage à mon bureau -mettre en lien les langues anciennes avec la langue française- retourner à l'étage -le 3ème est apparu mais reste inerte dans sa poche, le placer sous le museau maternel- rejoindre mon bureau -mettre en lien les langues anciennes avec les cultures de la Méditerranée. Oui, reconstruire Carthage- remonter et textoter fébrilement à une copine qui s'y connait: comment sait-on que c'est fini? Redescendre et m'étonner d'avoir oublié ma tête là-haut. Aller la récupérer et admirer l'expulsion du 4ème.
J'ai su alors qu'elle en avait fini. Je me suis assise à même le sol et ai longuement regardé le quatuor se déhancher maladroitement vers les mamelles. Me suis dit que Zic avait agi avec une grande confiance face à cette terra incognita. Le soir venu, j'ai retrouvé ma table de travail et ai tranquillement agencé ce qui le matin me semblait un paquet de noeuds inextricables.

vendredi, 19 avril 2013

De bruit et de silence

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Ce matin, la caresse solaire a salué un symposium de la canopée. Les narcissi pseudonarcissi, eux, somnolaient encore dans la torpeur de leur parfum.

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jeudi, 18 avril 2013

Se mouiller

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Durcet, 13 avril
Ce jour-là, un panneau n'a pas suffi à faire le printemps. Le bitume imbibé continuait sa folle histoire avec les nuages, rivalité de teinte.

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Encapuchonnés, godassés, nous avons été quelques courageux à affronter le chemin des poètes de stèle en stèle. Les poètes auraient dû lire leur texte, étape après étape. Ils ont préféré ne pas se mouiller ou alors juste du bout du pied...

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P.S.: Tenancier de Biloba, si tu passes par là...
1. Il me faudrait indiquer sous les deux dernières photos, le nom des poètes.
2. Aurais-tu une photo de la stèle portant le poème Mathématique?

vendredi, 12 avril 2013

Une pause, quatre soupirs.

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Les unes de nos journaux pourraient jouer unanimement de cet euphémisme: "Contraints à la pause".
Contraint à la pause le planteur capillaire qui pensait que, dans notre monde capitalisé jusqu'à la pointe du cheveu, tous les chemins menaient à Singapour. Deux soupirs.
Contraint à la pause le grand rabbin qui, après avoir usurpé un titre d'agrégé de philosophie, s'imaginait que penser consistait à placer son nom sur la pensée d'un autre pour la faire sienne. Deux soupirs.
ET vous votre pause -vous savez celle entre deux temps de travail- à quoi ressemble-t-elle? Hier, entre deux cours, au lieu d'aller courir fumer ma clope, je suis restée dans ma salle et me suis baladée sur la toile. Je vous ramène ce webdocumentaire A l'heure de la pause de Stéphane Le Gall-Viliker, entre éoliennes et écorces qui frémissent.

mercredi, 10 avril 2013

Buzz

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L'Atlas Punitions

Buzz: de l'anglais buzz "bourdonnement, brouhaha" ou "coup de fil"
Rumeur créée pour faire parler de soi.

Quelle est donc cette épidémie qui touche tous les collégiens et quelques inconscients de la salle des profs? Ces derniers jours, il suffit qu'une situation ou une parole soit jugée grotesque par les individus susnommés pour qu'ils se mettent à imposer à leur main une étrange gymnastique: ils replient l'annulaire et le majeur vers la paume, tendent le pouce, l'auriculaire et l'index puis montent le tout vers l'oreille. Dans le même temps ils infligent à leur visage une grimace d'ahurissement puis disent "non mais allô quoi". Demandez-leur d'où vient ce tic soudain et collectif. Ils vous parleront avec mépris d'une poupée siliconée et écervelée. Fabula acta est.

samedi, 06 avril 2013

Obscène

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Obscène: du latin ob scaenam, ce qui est devant la scène, par conséquent, ce qui n'est pas sur la scène offert aux regards.
Est-ce pour cela que, lorsque l'obscénité se retrouve propulsée sous les projecteurs, elle est toujours accompagnée d'un théâtralité bruyante?

vendredi, 05 avril 2013

clopin-clopant

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Tiens, ça me fait tout drôle de ne plus avoir à faire de décompte...
A priori, je n'aurais pas dû lire ce roman. Avant même sa sortie en février, tous les blogs en parlaient. Celui qui fait office de libraire dans mon coin a inévitablement investi dans une belle pile de cette valeur sûre. Couverture à l'américaine assurant son auto-promotion: une plâtrée d'adjectifs et une pincée de prix littéraire. La machine était lancée. Ouvrez la caisse enregistreuse. Si d'aventure vous prenait l'envie d'en retourner un, pour jeter un coup d'oeil furtif sur la 4ème de couverture, à l'heure où ce qui porte l'appellation incontrôlée de librairie dans mon coin est vide, vous vous infligeriez une série d'exclamations admiratives de la lectrice lambda au Time magazine mais vous n'en sauriez pas plus.
Je l'ai ouvert à la fin d'une journée bancale, qui n'était pas prévue comme ça, que j'aurais voulue autre. Me suis dit qu'un roman qui marche tout seul trouverait bien la force de me porter. Me suis retrouvée en compagnie d'Hazel et sa bonbonne d'oxygène, Augustus et sa jambe en moins, Isaac qui va perdre son dernier oeil et leur groupe de paroles pour cancéreux. "Poignant", au moins la couverture ne mentait pas. Ai vite compris que le rôle du "drôle" était magistralement tenu par les dialogues. Quant au "lumineux", je l'ai trouvé là, dans la clope toujours éteinte accrochée aux lèvres d'Augustus: John Green avait sans doute prévu la censure qui allait aussi toucher la littérature!

lundi, 01 avril 2013

Aujourd'hui un pur mensonge.

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366/366
M'y voici donc. C'est aujourd'hui le dernier réel à prise rapide. En cela, je ne fais qu'évoquer une pure vérité. Je me suis glissée pendant un an dans cet espace du petit matin en un tête-à-tête avec la contrainte du jour. 366 jours commencés ainsi, cela pourrait presque s'appeler un rituel. Que faire après? Je pourrais transformer en confetti les billets écrits, un à un. Cela me prendrait une nouvelle année.