jeudi, 24 octobre 2013
Patience
Patient, patience,
Patience dans l’azur!
Chaque atome de silence
Est la chance d’un fruit mûr!
Paul Valéry
En me levant ce jeudi matin, j'avais la ferme intention, avant de filer sur Paris, d'aller lire les textes de mes biobios, un itinéraire d'une carte du réel à une carte de l'imaginaire et le passage de l'une à l'autre sous une voie ferrée. L'intention s'est évaporée quand je me suis souvenue que justement nous étions jeudi: à mon retour, il ne me serait plus possible d'écouter Hubert Reeves parler de son dernier essai Là où croît le péril... croît aussi ce qui sauve dans La Grande Librairie du 17 octobre. J'ai bu chacune de ses paroles. Une pensée humaniste et poétique. Science et patience.
Face à lui d'Ormesson, imbuvable.
10:04 Publié dans BAL(L)ADE, DOCUMENTAIRE | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : hubert reeves, là où croît le péril... croît aussi ce qui sauve | Facebook |
lundi, 21 octobre 2013
Qu'as-tu fait de ton frère?
Inévitablement toutes les unes consultées ce matin s'indignent /crient au scandale / fulminent sur Hollande. Sur le résidu âpre et âcre d'heures de discussions avec ses ministres, le premier et le second. Sur l'absence radicale / définitive / sans appel d'humanité: "Léonarda et elle seule."
Mais rares sont celles qui s'attardent sur la circulaire INTK1307763J: depuis samedi, elle re-sanctuarise l'espace scolaire. L'école marquée comme un espace inviolable / un temple / un saint des saints laïque. Que construisons-nous en montant ces murs? Un dedans protégé facticement de 8h à 17h et un dehors où le droit international est bafoué. Un dehors où l'Autre et ses enfants sont désignés comme le bouc émissaire. Nous rejouons les heures les plus noires de notre pays et Hollande n'est que le reflet de ce que nous sommes: indécis / timorés / incapables d'entrer vraiment en résistance.
De tout ce que j'ai lu et écouté ce matin, je veux garder en mémoire une parole d'Edwy Plenel sur France Culture: "Quand l'Autre devient la seule question obsédante du moment, c'est nous-mêmes que nous mettons au péril, parce que l'Autre c'est toujours nous-mêmes."
12:33 Publié dans ESPACES DES CRIS | Lien permanent | Commentaires (6) | Facebook |
dimanche, 20 octobre 2013
Effaçade
Regarder la brouette lourde des travaux de façade et se dire qu'il n'est plus possible d'effacer son contenu à la déchetterie. Il y a dans ces capucines quelque chose du lotus surgi d'un étang boueux.
09:28 Publié dans MOTS ITINÉRANTS | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : effaçade, façade de la biquetterie | Facebook |
mardi, 15 octobre 2013
... et ne pas descendre.
Monter dans un train et laisser défiler l'arrêt où l'on avait prévu de descendre et tous les suivants. Se demander ce qu'on fera quand le terminus sera annoncé par le chef de gare.
En attendant, écouter Patrice Chéreau parler de sa mise en scène de l'Elektra de Richard Strauss dans Square. Le laisser conclure. Ce métier me rend incroyablement joyeux et vivant tous les jours. Ne pas empêcher les lèvres de sourire quand Vincent Josse, Cassandre malgré lui, lui rétorque: "c'est une belle fin".
Prévoir d'écouter samedi soir l'Atelier sur France Inter.
22:13 Publié dans FILM, THEÂTRE | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : patrice chéreau | Facebook |
mardi, 08 octobre 2013
Prendre le train
Je me souviens que, quand ce matin, j'ai entendu à la radio que Patrice Chéreau était passé hors champ hier, j'ai pensé, élargissez le cadre pour qu'il y entre à nouveau,
Je me souviens avoir vu L'homme blessé dans une salle versaillaise et que c'était délicieux de s'asseoir sur cette antinomie-là,
Je me souviens que La reine Margot m'a laissée de marbre,
Je me souviens qu'après avoir vu Son frère -je ne sais plus dans quelle salle- j'ai lu tous les romans de Philippe Besson,
Je me souviens que souvent j'ai confondu les deux, Patrice Chéreau et Patrick Pineau,
Je me souviens avec une grande précision de Dominique Blanc et Pascal Greggory dans sa mise en scène de Phèdre,
Je me souviens avoir longtemps recherché cette émotion-là, après, au théâtre,
Je me souviens que comme Kubrick il avait voulu réaliser un film sur Napoléon et avait fini par y renoncer,
Je me souviens que, quand j'ai entendu que Patrice Chéreau était sorti de scène, j'ai espéré que serait quand même joué en mars à l'Odéon Comme il vous plaira, en un dernier hommage.
21:06 Publié dans FILM, ROMAN, THEÂTRE | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : patrice chéreau, phèdre, son frère, l'homme blessé | Facebook |
lundi, 07 octobre 2013
Arrière-saison
10:48 Publié dans EXPRESSIONS ITINERANTES, IMPROMPTUS LITTERAIRES | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : arrière-saison | Facebook |
dimanche, 06 octobre 2013
Ignorance
Je ne sais pas de ces deux branches laquelle atteindra la première le bord droit du cadre.
07:55 Publié dans IMPROMPTUS LITTERAIRES, MOTS ITINÉRANTS | Lien permanent | Commentaires (15) | Facebook |
vendredi, 04 octobre 2013
L'impensable
Hier je me suis dépensée
Aujourd'hui je pense
Demain je me dispenserai
Un jour je me disperserai
05:19 Publié dans BAL(L)ADE | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : penser à ses pensées | Facebook |