dimanche, 20 octobre 2013
Effaçade
Regarder la brouette lourde des travaux de façade et se dire qu'il n'est plus possible d'effacer son contenu à la déchetterie. Il y a dans ces capucines quelque chose du lotus surgi d'un étang boueux.
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lundi, 16 septembre 2013
Travail au blanc
Cette photo dit tout de mon impatience matinale. J'ai mis le pied au sol à l'heure où le coq se laisse aller à un dernier rêve et la chouette effraie encore le silence obstinément. Je voulais être dans le jardin pour assister au lever du jour. Pour voir à la lumière du petit matin la façade nouvelle de la biquetterie.
Hier, nous avions quasiment dû finir notre travail au blanc à la lampe frontale. Toute la journée, nous avions libéré les pierres une à une, dessinant au burin les limites d'un archipel régulier autour des fenêtres. Patiemment, nous avions enduit l'espace de l'une à l'autre. Au fur et à mesure de notre avancée, nous avons réduit à un lent exil une colonie de colimaçons, nous avons délogé un monticule de forficules. J'ai même espéré enfin découvrir le repère des limaces qui chaque nuit bavouillent en toute impunité autour de la gamelle des chats. Je les aurais alors ostracisées après les avoir découpées en petits morceaux.
Ce matin, le jour, je l'ai très largement précédé. La façade était encore retenue par l'obscurité. Elle est apparue peu à peu comme si elle avait été plongée dans un bain révélateur. J'aurais voulu pour elle la caresse d'un rayon de soleil, elle a reçu la morosité de nuages gris.
11:19 Publié dans EXPRESSIONS ITINERANTES | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : façade de la biquetterie | Facebook |
samedi, 17 août 2013
Biotope
Cette photo est la preuve indéniable que je n'ai pas tenu mes résolutions. Celle de ne pas céder à la tentation de lancer de nouveaux travaux dans la biquetterie.
Nous y avions déjà suffisamment consacré de temps cette année. A partir d'une simple idée lancée par M. à la fin d'un repas même pas arrosé, début décembre -métamorphoser les derniers combles en chambre avec vue sur les coteaux de la Seine et le lever de soleil, le tout applaudi par quatre morveux enthousiastes- nous avions passé un trimestre à trimer, à aller-retourner à la déchetterie, à gratter les poutres -nous avions alors découvert sur l'une d'entre elles, à un endroit inaccessible jusque-là, un coeur gravé suivi de Hannah, le nom de ma morveuse- à isoler, à poser du parquet et du lambris, à désespérer d'en voir le bout, à se relancer, à lancer un S.O.S. à l'Ours pour qu'il conçoive deux marches. En février, les combles étaient devenus une chambre et je clamais haut et fort à qui voulait m'entendre qu'on ne m'y reprendrait plus avant les calendes grecques.
L'été est arrivé et avec lui les calendes romaines, celles de juillet et d'août. Je suis allée et venue, à l'Ouest et à l'Est. Entre deux voyages, je me suis reposée dans le hamac. Me suis dit que je ne me dédirais pas si je lançais l'idée de reprendre des travaux mais cette fois-ci à l'extérieur. Nous avons lancé un chantier coopératif -entendez par là que nous avons appelé les copains pour savoir qui nous filerait un coup de main- avons monté l'échafaudage, avons décrépité la façade, nettoyé les pierres et les briques, sommes allés saluer à nouveau la déchetterie; O. et A. se sont associés pour réaliser le nouveau crépis -l'un à l'eau et l'autre à la poudre; A s'est transformé en cariatide hilare, le pot de crépis sur la tête et moi sur le sommet de l'escabeau cherchant à atteindre les dernières pierres sous la toiture. M. a passé d'une main de maître l'éponge sur le tout.
Ce matin, au réveil, les pierres blanchies accrochaient les rayons de soleil. Quant aux trois quarts encore noircis de la façade, nous nous en occuperons, avant que les pluies diluviennes et le brouillard continu ne refassent leur apparition.
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