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mercredi, 02 novembre 2011

ROUTE...(2)

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Routes et déroutes, donc, lu chaque soir jusqu'à ce que la paupière tire un rideau sur le sentier foulé et la pensée de Bouvier. Défoulement imposé.
Au réveil, ma mémoire est incapable de restituer ce que j'ai lu. Elle attend que le pied se concentre sur le chemin, le souffle sur son rythme et l'oeil sur la carte IGN pour mettre un terme au refoulement. Dame Nature défie l'heure d'hiver et sa cohorte de mois sombres. Sa palette ne se plie à aucune contrainte, toutes les couleurs sont expérimentées. Mon lexique se bute à sa pauvreté et les mots pour en rendre compte n'affluent pas. Bouvier a fait route avec son ami peintre Thierry Vernet. Il explique combien ce dernier l'a initié à nommer l'espace traversé. "Je crois que chaque chose à son mot. Quand je dis:"faire la poste entre les choses et les mots", c'est comme réunir deux partenaires qui ignoreraient leur adresse respective. L'écrivain va chercher le mot juste pour une chose ou la chose juste pour un mot." Postière inexpérimentée, je me laisse envahir par la beauté du monde, du dehors au dedans et ma carcasse frémit devant une telle irruption. Cela encore, il le dit si bien...
"Moi il y a eu des moments où j'ai cru que j'allais étouffer de bonheur. Et, comme je n'ai pas comme les chats, la faculté de ronronner... Les chats n'explosent pas parce qu'ils ronronnent comme des bombes."

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Photo de Moucheron

mardi, 01 novembre 2011

ROUTE... (1)

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Cela s'appelle sans doute l'arrière-saison et la plante de pied ne désire qu'une chose: rejoindre la semelle et aller de l'avant. Des Rochers du Parc au Pain de Sucre en passant par la Roche d'Oëtre...Trois jours de randonnée en Suisse normande. Accepter de déchausser à la tombée de l'heure d'hiver, toujours trop tôt, on voudrait pousser plus loin, au-delà de l'obscurité. Tromper l'impatience du lendemain, se calfeutrer dans la prose d'un marcheur insatiable et lire Routes et déroutes de Nicolas Bouvier. S'endormir avec cette certitude que ses mots remonteront à la surface du sentier et diront l'indicible et l'ineffable offerts au regard lorsqu'à nouveau le pied retrouvera la semelle...