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dimanche, 25 novembre 2007

LANGAGE

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Je dis : nuit, et le fleuve des étoiles coule sans bruit, se tord comme le bras du laboureur autour d’une belle taille vivante.

Je dis : neige, et les tisons noircissent le bois des skis.

Je dis : mer, et l’ouragan fume au-dessus des vagues, troue les falaises où le soleil accroche des colliers de varechs.

Je dis : ciel, quand l’ombre de l’aigle suspendue dans le vide ouvre les ailes pour mourir.

Je dis : vent, et la poussière s’amoncelle sur les ailes, ensevelit les bouquets de perles, ferme les paupières encore mouillées d’images de feu.

Je dis : sang, et mon cœur s’emplit de violence et de glaçons flous.

Je dis : encre, et les larmes se mettent à bruire toutes ensemble.

Je dis : feu sur les orties, et il pousse des roses sur l’encolure des chalets.

Je dis : pluie, pour noyer les bûchers qui s’allument chaque jour.

Je dis : terre, comme le naufragé dit terre quand son radeau oscille au sommet de la plus haute vague et les oiseaux effrayés par mes cris abandonnent les îles qui regardent de leurs prunelles mortes les merveilles des nuages.

Albert Ayguesparse
A Hannah qui m'a fait découvrir ce poème au détour d'un dimanche soir. La vie, tu sais, faut que ça danse...
P.S: Et si je dis Galimatias, que  dites-vous?


20:15 Publié dans BAL(L)ADE | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : ayguesparse |  Facebook |

vendredi, 16 novembre 2007

REX ET MOI

 

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Depuis la nuit des temps, les grands mangent les petits et les petits piquent les grands. Je suis une terreur chez les insectes, les myriapode et les arachnides. Pas de la bricole! Mes plats préférés? Les libellules d'un mètre de long, les mille-pattes énormes et les araignées gigantesques. Moi, je ne pique pas. Je n'ai ni dard ni aiguillon, aucun venin, et je m'appelle Pick. Iggy Pick.

Rex et moi, Fred Bernard et François Roca, Albin Michel jeunesse

 

 

 

 

 

21:20 Publié dans ALBUM, INCIPIT | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : bernad et roca |  Facebook |

dimanche, 11 novembre 2007

ELLE ET MOI

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Après avoir contemplé la lune

mon ombre

me raccompagne

Yamaguchi Sodô pour le haïku et Anita pour la photo.

21:20 Publié dans BAL(L)ADE | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : haïkus, sodô |  Facebook |

lundi, 05 novembre 2007

DE L'INVENTION DE LA DIFFÉRENCE

 

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La tour de Babel, Francine Vidal, illustrations Elodie Nouhen
Didier jeunesse


Il est des textes qui ont sillonné toutes les routes, arpenté tous les chemins. Ils vous ont croisés un jour ou l’autre, inévitablement.
Celui qui a rencontré Francine Vidal et Elodie Nouhen s’était même figé en une expression : Tour de Babel !

Qu’allaient-elles bien pouvoir en faire ?

Briser la statue de sel, donner vie à ces hommes lancés dans une folle entreprise par le roi Nemrod, pièce montée entre une coiffe démesurée et un trône babélien à l’équilibre précaire .
Se jouer aussi du récit et du texte qui se décline en plusieurs langues alors même qu’il raconte qu’au tout début du monde, nous parlions tous la même langue.

Au fil des pages -la palette vert-bleu s’obscurcit irrémédiablement- les hommes sont réduits à quelques traits et placés dans les cases de la tour. Pourtant, on sent bien que tout cela n’est pas forcément tragique, que la chicane n'est qu'étape, on sourit lorsque ceux de là-haut n’ont plus une assez grande bouche pour se faire comprendre et qu’à la place du plâtre demandé, on leur envoie des pâtes.

Echec mais pas mat ! Tel est le verdict de l’Eternel, assis sur son nuage, le visage dissimulé dans le hors champ.

La verticale fourmilière humaine et polyglotte ne peut plus ainsi perdurer et l’on souffle presque lorsque le patatras de la tour enfin effondrée s’inscrit, libérateur, sur la page sombre. Il préfigure l’autre côté : dans l’horizon blanc et vide enfin dessiné, des trappes s’ouvrent qui n’ont pas attrapé les hommes fous aux alphabets désormais multiples, les hommes qui se mettent à inventer des comptines pour ne pas oublier mais aussi pour dire Amédée aux pieds ailés qui là-haut, dans le ciel, danse.

Et l’on se surprend même à penser, au moment de refermer l’album, qu’il aurait été dommage que l’humanité n’en passe pas par là…

samedi, 03 novembre 2007

RUE PAVÉE

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La rue pavée

Ne l'est plus.

Jacques Roubaud, in La forme d'une ville change plus vite, hélas, que le coeur des humains

06:00 Publié dans BAL(L)ADE | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : roubaud |  Facebook |