mercredi, 31 octobre 2007
CANAL SAINT-MARTIN
D'un côté du canal c'est le quai de Valmy
Et de l'autre côté c'est le quai de Jemmapes
Tu t’assieds sur un banc afin de faire étape
En face de l’écluse entr’ouverte à demi
L’eau tombe du plan d’eau en cascade et son bruit
Rend l’alarme sans fin des moteurs illusoires
Les mains sur les genoux et les yeux sur l’eau noire
Tu restes sans bouger pendant que du temps fuit
Puis tu traverseras la passerelle dont
L’image dans les eaux se referme en ovale
Pâles platanes flous de feuilles tombées pâles
S’enfonçant dans le ciel pâle et blanc jusqu’au fond.
La péniche Robert émerge du tunnel
Sous le pont. L’eau bouillonne et grimpe jusqu’aux portes.
Jacques Roubaud, in La forme d'une ville change plus vite, hélas, que le coeur des humains
23:35 Publié dans BAL(L)ADE | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : roubaud | Facebook |
lundi, 29 octobre 2007
LE LOMBRIC
Conseils à un jeune poète de douze ans
Dans la nuit parfumée aux herbes de Provence,
le lombric se réveille et bâille sous le sol,
étirant ses anneaux au sein des mottes molles
il les mâche, digère et fore avec conscience.
Il travaille, il laboure en vrai lombric de France
comme, avant lui, ses père et grand-père ; son rôle,
il le connaît. Il meurt. La terre prend l’obole
de son corps. Aéŕee, elle reprend confiance.
Le poète, vois-tu, est comme un vers de terre
il laboure les mots, qui sont comme un grand champ
où̀ les hommes récoltent les denrées langagières ;
mais la terre s’épuise à l'effort incessant !
sans le poète lombric et l’air qu’il lui apporte
le monde étoufferait sous les paroles mortes.
Jacques Roubaud, Animaux de tout le monde
05:50 Publié dans BAL(L)ADE | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : roubaub, animaux de tout le monde | Facebook |
samedi, 27 octobre 2007
PATAQUÈS
Je ne sais pas-t-à qu'est-ce mais je me lève ce matin avec l'envie de me bal(l)ader. Cela aurait-il un lien avec la rencontre de Jacques Roubaud ce mercredi? Le lombric -d'albatros qu'il fut un jour le poète maintenant hante la terre- sur l'estrade, faute de pieds, avance avec ses mots:
- Composer de la poésie en moi-même et en marchant, ce sont les deux seules langues que je connaisse.
Et cette autre phrase donnée pour rire, bien que...
- Il faut toujours arriver à temps dans une gare pour rater le train précédent.
La dernière nuit s'est dissipée dans son recueil parisien La forme d'une ville change plus vite, hélas, que le coeur des humains. La bal(l)ade sera donc parisienne.
09:45 Publié dans BAL(L)ADE | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : roubaud, lombric | Facebook |
vendredi, 19 octobre 2007
LIRE EN FÊTE
A L'Oiseau Lire, les albums -les alba?- se sont passés le mot: ce sont des jours de fêtes qui se préparent. Du coup, certains se mettent à faire de l'oeil au voisin. Ils se trouvent soudain des airs d'appartenances-nul besoin de test ADN pour s'en assurer.
Le hasard les a mis sur le même présentoir: le dernier livre de Van Allsburg, Probouditi l'hypnotisante onomatopée...
...et le dernier d'Alex Godard Le jour où la mer a disparu.
Celui-ci a perdu la tête parce que son illustrateur sera présent ce ouiquende sur les ailes de l'oiseau. Celui-là la lui a rendue!
22:20 Publié dans ALBUM | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : lire en fête, l'oiseau lire, probouditi | Facebook |
mercredi, 17 octobre 2007
CECI EST UN COQUELICOT
L’après-midi
C’est l’après-midi.
Je n’ai pas
rien à faire.
Je n’ai pas rien à dire.
Je suis couché là
dans les bras moelleux de l’air
et par un coquelicot,
je retiens la Terre.
Alain Serres, in Encore un coquelicot
06:10 Publié dans BAL(L)ADE | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : alain serres, coquelicot | Facebook |
mardi, 16 octobre 2007
RIEN N'EST PLUS LOIN (8)
Que le temps de l'INNOCENCE
Que le bout de ses PIEDS (pour une femme enceinte)
Que le BOUT du monde
Que les jours sillonnés par le REGRET égrainé
En fait,
Rien n'est plus loin que l'innocence des pieds au bout du regret
06:10 Publié dans BAL(L)ADE, ESPACES D'ECRITS | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
lundi, 15 octobre 2007
RIEN N'EST PLUS PROCHE (7)
Que mon REFLET dans le miroir
Que le plaisir de la VIE
Que la dernière ligne de mon ROMAN
Que la main que tend un SANS-PAPIER de celle d'un politicien occidental dans son hôtel luxueux
En fait,
Rien n’est plus proche que le reflet de la vie dans le roman d’un sans-papier
06:05 Publié dans BAL(L)ADE, ESPACES D'ECRITS | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
dimanche, 14 octobre 2007
MARE À THON
Dimanche d'octobre ocre, 6h d'un matin théurgique...
Ce billet mérite bien sa catégorie pensées itinérantes. Car rien ne sera plus loin que l'Indigotière de son clavier aujourd'hui. Je vais de ce pas balader mes pensées sur le bord de la route. J'ai décidé d'aller voir si le contour de mes Îles approchait par hasard les 42,2 KM de circonférence d'une mare à thon... Pour l'occasion j'ai même revêtu un tee-shirt Indigo.
13h30 précisément d'un après-midi dithyrambique: le tour de mes îles est donc de 42,2 km et je suis mare à thonienne!!!!!!!!!!!!
Illustration: François Place, Îles Indigo in Atlas des géographes d'Orbae
06:00 Publié dans ALBUM, BAL(L)ADE | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : courir, marathon, iles indigo, françois place | Facebook |
vendredi, 12 octobre 2007
RIEN N'EST PLUS LOIN (6)
Que le noir d’une nuit sans LUNE
Que la CLOCHE sonnant la fin de l’école
Que ma ROULOTTE au bout du chemin
Que mon gros ORTEIL du sommet de ma tête
EN FAIT
Rien n’est plus loin que la lune sous la cloche
De la roulotte sans orteil.
17:20 Publié dans BAL(L)ADE, ESPACES D'ECRITS | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
jeudi, 11 octobre 2007
RIEN N'EST PLUS PROCHE (5)
Que le MYSTÈRE du sourire d'un inconnu
Que le SILENCE de l'ami offert à ton épaule
Que la CARESSE légère qui frôle l'arrondi des joues
Que la chaleur du poêle où ronronne le CHAT
En fait
Rien n'est plus proche que le mystère du silence que caresse le chat
17:50 Publié dans BAL(L)ADE | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
mercredi, 10 octobre 2007
RIEN N'EST PLUS LOIN(4)
RIEN N’EST PLUS LOIN
Que le DÉBUT de ma vie
Que mes doigts de PIEDS quand ils me grattent
Que le vent sur mon visage lorsque j'avale des kilomètres au GUIDON de mon destrier de fer
Que les toilettes en pleine NUIT d’hiver
EN FAIT
Rien n'est plus loin que le début de mes pieds sur le guidon de la nuit
17:43 Publié dans BAL(L)ADE | Lien permanent | Commentaires (12) | Facebook |
mardi, 09 octobre 2007
RIEN N'EST PLUS PROCHE (3)
Que le sourire édenté d’un enfant
Que les beaux yeux de ma maman
Que les éclairs dans le ciel orageux
Que les étoiles dans un cœur tout bleu.
En fait
Rien n’est plus proche que le sourire de ma maman
Dans le ciel orageux de son cœur tout bleu.
05:45 Publié dans BAL(L)ADE | Lien permanent | Commentaires (3) | Facebook |
lundi, 08 octobre 2007
RIEN N'EST PLUS LOIN (2)
Que le REGARD d'un ami qui pense à on ne sait quoi d'autre
Que l'HORIZON qui fuit quand on le cherche
Que le TRÉSOR caché au creux de l'arc-en-ciel
Que la mémoire enfouie dans des replis d'ENFANCE
En fait,
Rien n'est plus loin que ton regard à l'horizon de ton trésor d'enfance
05:45 Publié dans BAL(L)ADE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rien n'est plus loin | Facebook |
samedi, 06 octobre 2007
RIEN N'EST PLUS PROCHE (1)
Que la RIVIÈRE salée
Que la LUNE (pour celui qui rêve)
Que l'EMPRUNTE creusée par tes mains sur ma peau
Que mon IMAGINATION sur sa chaise
En fait,
Rien n’est plus proche que la rivière de la lune pour l’emprunte de l’imagination
23:00 Publié dans BAL(L)ADE | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
lundi, 01 octobre 2007
RIEN N'EST PLUS BEAU...
... qu'un jour qui ne se passe pas exactement comme on l'avait projeté sur la toile quotidienne. C'est à midi que l'imprévu s'est improvisé. Elle est arrivée alors que tous avaient déjà vidé la salle de cours. Depuis la première heure, alors que certains encore tentaient de s'extraire des volutes du week-end -jeteurs de gourme du samedi soir, votre regard, ce matin, était éteint- elle avait eu au coin de la pupille cet éclat de malice. Je l'avais remarqué sans m'y attarder. Discrète présence pétillante.
Sauf qu'à midi, j'ai compris que les bulles de malice prenaient leur source dans un album d'Armelle Barnier, déniché dans la librairie caennaise Le cheval-crayon. Je l'ai lu et j'ai tout de suite su que je devais lui ouvrir grand mes cours de l'après-midi.
Pour vous tous qui n'étiez pas en salle 105 aujourd'hui, voici la première page malheureusement sans l'illustration de Vanessa Hié...
Que les GOUTTES d’eau qui tombent du parapluie
Qu’un COQUELICOT rouge au milieu d’un pré,
Que le DESSIN que ma maman m’a fait,
Qu’un arc-en-ciel après la PLUIE.
EN FAIT
Rien n’est plus beau que les gouttes
De coquelicot sur le dessin de la pluie.
La poésie peut aussi être là dans la rencontre imprévue de mots. La page suivante commence par RIEN N'EST PLUS LOIN et sa collègue de droite par RIEN N'EST PLUS PROCHE...
Vous l'aurez compris, ces deux pages vont se réinventer au hasard des deux vers que vous m'enverrez. L'un commencera par "RIEN N'EST PLUS LOIN que" et l'autre par "RIEN N'EST PLUS PROCHE que".
Les deux sont à envoyer à beaadded@gmail.com avant samedi 6 octobre, 6h06, le cachet de la toile faisant foi.
Belle écriture..
À Annhélène
22:07 Publié dans ESPACES D'ECRITS | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |