lundi, 29 juin 2009
CHIMÈRE
La chimère étend
Aux branches de la charmille
Ses songes desséchés.
La suite du bestiaire sur le site des Impromptus littéraires ...
10:57 Publié dans IMPROMPTUS LITTERAIRES, MOTS ITINÉRANTS | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : impromptus littéraires | Facebook |
jeudi, 25 juin 2009
QUINTESSENCE DE POUSSIÈRE
Le jeudi soir, lorsque débutent les roulements de tambours, je ne sais jamais si ce sont les poubelles voisines qui font leur sortie hebdomadaire ou l'orage qui approche.
22:15 Publié dans BAL(L)ADE | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : tambours | Facebook |
mercredi, 24 juin 2009
LA TOURNIQUETTE À VINAIGRETTE
Je me souviens qu' il fallait attendre le vendredi soir pour voir une émission littéraire.
Regarder Apostrophes c'était l'assurance pour moi de me coucher tard. Ma mère somnolait déjà dans le fauteuil tandis que mon père levait enfin le regard de sa pile de dossiers.
Je me souviens que la plupart du temps Pivot recevait une tablée d'auteurs et quand c'était jour de fête, il se lançait dans un tête à tête.
Je me souviens de la barbe hirsute de Soljenitsyne et des lunettes amusées de Duras.
Apostrophes a fait place à d'autres émissions: est-ce parce que se coucher tard ne dépend plus que de moi ou parce que j'ai beau sucer la madeleine sans qu'aucun charme n'opère, aucune ne m'a séduite. Trop de cire-godasses et repasse-limaces ou de chasse-filous. Je me contente de blogs dits littéraires. Je suis d'une ligne distraite Assouline, par contre j'aime que le blog de François Bon soit sous l'égide de Rabelais. La désillusion du dernier personnage de Mabanckou, Fessologue dans Black bazar, me convenait presque:
"Je n'avais pas entendu parler de cet écrivain avant. Moi je suis un type très prudent avec nos contemporains, je ne lis que les morts, les vivants m'énervent, ils m'agacent. Quand tu les vois à la télé ils te font des discours sur ce qu'ils écrivent et ils sont satisfaits comme s'ils avaient trouvé la pierre philosophale après avoir résolu la quadrature du cercle ou rempli le tonneau des Danaïdes. Alors que les morts, ils ont fait leur oeuvre, ils ont tiré leur révérence, ils reposent en paix dans des cimetières marins ou au pied des saules pleureurs, ils nous laissent dire ce qu'on veut sur ce qu'ils ont pondu parce qu'ils savent que tôt ou tard on sera obligés de les lire si on ne veut pas être traîtés de cancres par les beaux-parents au cours d'un dîner."
Pourtant, là, je ressors d'un drôle de bouillon: j'ai regardé quatre émissions dites littéraires à la file, un peu comme on rattrape d'un coup une saison entière d'une série culte. D@ns le texte, sur le site d'arrêt sur image, j'ai vu Michon qui toujours enveloppe son front de sa main droite pour trouver une réponse au plus juste et Lanzmann, le cou avalé par les épaules. Sur Le bateau libre, j'ai vu Philippe Grimbert et Gérard Genette: la présence de la table les garde plus immobiles, à moins que ce ne soit le roulis de la Seine?
Codicille, La mauvaise rencontre, Le lièvre de Patagonie, Les onze seront mes prochaines lectures car dans ces deux émissions pas d'éventre-tomates ni d'écorche-poulet, juste un espace où tentent de se cotoyer des impressions de lecture et des parcours d'écriture.
Le tonneau des Danaïdes continue de fuir et c'est bien comme ça.
08:14 Publié dans ROMAN | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : bateau livre, @si, ferney, naulleau, boris vian, mabanckou, je me souviens | Facebook |
jeudi, 18 juin 2009
A L'IMPOSSIBLE ON EST TENU
acrobates de Vendôme
Oui je sais que
la réalité a des dents
pour mordre
que s'il gèle il fait froid
et que un et un font deux
je sais je sais
qu'une main levée
n'arrête pas le vent
et qu'on ne désarme
d'un sourire
l'homme de guerre
mais je continuerai à croire
à tout ce que j'ai aimé
à chérir l'impossible
buvant à la coupe du poème
une lumière sans preuves
car il faut très jeune
avoir choisi un songe
et s'y tenir
comme à sa fleur tient la tige
contre toute raison
Jean-Pierre Siméon, ICI, Poèmes pour grandir
Cheynes éditeur - Février 2009
Martine Melinette
09:30 Publié dans BAL(L)ADE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : siméon, ici | Facebook |
dimanche, 14 juin 2009
DÉSERT
Désert: adjectif ou nom masculin, tous deux tirent leur racine du latin desertus "inculte, sauvage", participe passé adjectivé de deserere "se séparer de, abandonner, délaisser".
Le désert, donc, un lieu de non-culture? Allons voir de l'autre côté de la rive et jetons un de -prononcez dé- au passage. A deserere s'oppose serere "joindre, enchaîner, unir, attacher". De là viennent les sermons et les dissertations. Serait-ce pour leur enchaînement dans les idées?
En hébreu, qui à l'écrit est une langue uniquement consonnantique, existe un mot MDB. Prononcez-le "midbar" et il signifie "désert". Dites "médaber" et c'est "la parole" qui est là.
Pour moi, Désert c'est le roman de Le Clézio. Je garde de cette lecture un souvenir irréfragable qui a occulté celles qui ont précédé. Début des années lycée. Un espace urbain hautain, figé par le grand siècle. Des rues balayées par les sermons et les dissertations en guise de parole. Et la lecture* de Désert, les pieds dans la Cité de Lalla, la tête à hauteur des dunes et le ciel qui entre dans les yeux.
Ce Désert-là m'a ouvert un espace inculte.
* Lecture de Désert par Charles Berling lors du marathon des mots sur France Culture, le 13 juin 2009.
A été aussi retransmis lors de cette journée le discours de réception du prix Nobel de littérature Dans la forêt des paradoxes.
12:08 Publié dans MOTS ITINÉRANTS, ROMAN | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : le clézio, désert | Facebook |
lundi, 08 juin 2009
D'UTILITÉ PUBLIQUE
Mon paquet de tabac a fini de m'inquiéter...
20:06 Publié dans MOTS ITINÉRANTS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lire | Facebook |
jeudi, 04 juin 2009
BENOTRUS (2)
Michel Onfray, Etonnants voyageurs 2009
Dans le ventre* du philosophe
Cet homme-là est entré dans le festival Étonnants Voyageurs par la cuisine. Invité par Ollivier Roellinger, il est venu parler de L'université populaire du goût, Celui-là cultive son jardin non pas en Candide effrayé par le monde -pauvre Candide, où aurait-il trouvé refuge aujourd'hui?- mais en démosophe -le néologisme s'impose à nouveau puisque la langue française ne connait que démagogue. Il réfléchit encore et encore le lien social, sans jamais oublier qu'agriculture et culture ont la même racine dans la même terre.
Simplement délicieux d'écouter cet homme-là, assise au milieu de tant d'autres...
Lorsque la rencontre a pris fin**, je suis sortie du chapiteau, estomaquée. Mais déjà, l'espace qui me séparait du lendemain matin s'annonçait inconfortable. Il me faudrait aller à 9h à l'hôtel Chateaubriand: en compagnie de sept autres inconnus , petit déjeuner avec Michel Onfray, ainsi en avaient décidé mes amis... Il faut dire que depuis ce fameux été où France Culture a commencé à retransmettre ses cours sur la contre-histoire de la philosophie, je ne cesse de leur en parler.
Que trouverais-je à dire, à lui demander? La tasse de café serait tremblotante, c'est sûr et la tartine aurait du mal à passer. Même Ollivier Rollinger s'était posé cette question. Il s'en était bien sorti en l'interrogeant sur ce qu'il pouvait bien y avoir dans l'assiette de Nietzsche. La question semblait anodine, la réponse fit rire mais il a aussi ajouté que le philosophe est tout entier dans ce qu'il mange.
Le moment venu, les uns ont commandé un café, d'autres un thé. Mais ce matin-là, le ventre du philosophe a donné l'hospitalité à un chocolat chaud, "comme un moment de régression" dixit homo.
*:lu dans Le magnétisme des solstices, ce soir, que Michel Onfray avait une sainte -décidemment j'accumule les mots qui fâchent- horreur de ce terme.
**l'intégralité de ce qui a été dit ce jour-là est à la portée de vos oreilles par là.
15:21 Publié dans ETONNANTS VOYAGEURS | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : onfray, roellinger, étonnants voyageurs | Facebook |
mardi, 02 juin 2009
BENOTRUS (1)
Photo de Moucheron
J'ai voulu tout d'abord appeler ce billet MALOTRUS, parce que, revenant du festival Étonnants Voyageurs à St Malo, pour le plaisir du rapprochement incongru de deux mots, pour vous parler de ces auteurs rencontrés là-bas, de ces empêcheurs de tourner en rond. Je me suis alors penchée sur l'étymologie du dit mot. Malotru vient de male astrum, qui est sous l'influence d'un mauvais astre. Or mes malotrus à moi -Chamoiseau, Glissant, Mabanckou, Onfray par ordre alphabétique d'apparition- ont ceci en commun qu'ils sont tous nés sous une bonne étoile: créateurs de nouvelles terrae incognitae, ils combattent les systèmes de penser et les pensées de systèmes, ils éveillent en nous une capacité d'indignation. Aussi, je n'ai su résister au plaisir du néologisme BENOTRUS.
La semaine dernière, mes élèves réfléchissaient sur les grandes découvertes qui siècle après siècle ont repoussé toujours plus loin les frontières des terrae incognitae. Les satellites ont pris le relais des caravelles de Cristobal Colomb et de l'astrolabe de Magellan, repoussant l'invisible de ce monde dans les profondeurs des fonds marins -allez donc retrouver avant trente jours une boîte noire en ces lieux-là...
De retour de St Malo, j'ai parcouru ma journée en me rappelant ces mots de Chamoiseau: le lieu ce n'est pas la nation, la terre natale, le lieu c'est ce qu'on recueille de notre fréquentation du monde en l'élaboration d'une géographie intime...
16:50 Publié dans ETONNANTS VOYAGEURS | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : st malo, étonnants voyageurs, onfray, chamoiseau | Facebook |