mardi, 29 novembre 2011
SENTENCE (2)
A présent des révoltes incessantes lui reprochent ses parjures.
Ceux qu’il commande n’agissent que sur commande. Rien par amour.
Maintenant, il sent son titre qui pend, flasque, sur lui,
Comme la robe d’un géant sur un faussaire nain.
William Shakespeare, Macbeth
05:28 Publié dans ESPACES DES CRIS | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : shakespeare, macbeth, théâtre du soleil, indignés, ariane mnouchkine | Facebook |
dimanche, 27 novembre 2011
SENTENCE (1)
Ce n'est pas dans un palais de peur que l'Espoir entrera.
Eschyle, Agamemnon
14:24 Publié dans ESPACES DES CRIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : eschyle, agamemnon, théâtre du soleil, indignés, ariane mnouchkine | Facebook |
mardi, 08 novembre 2011
DEROUTE (2)
"Comme une eau, le monde vous traverse et pour un temps vous prête ses couleurs. Puis se retire, et vous replace devant ce vide qu'on porte en soi, devant cette espèce d'insuffisance centrale de l'âme qu'il faut bien apprendre à cotoyer, à combattre, et qui, paradoxalement, est peut-être notre moteur le plus sûr."
L'usage du monde, Nicolas Bouvier
Il a donc fallu quitter le GR pour de bon et se laisser dérouter, retour à la Biquetterie. Je n'aime pas ces jours qui suivent une longue randonnée: le corps est étonné de son immobilité, le regard tente de s'accrocher au paysage familier sans trouver d'aspérité et la main est orpheline de carte IGN. Sont-ce là les symptômes de "l'insuffisance centrale de l'âme"?
Je retrouve au pied de mon lit une pile de romans lus ces dernières semaines. Tous parlent de femmes en marche.
Le prix Médicis étranger: Une femme fuyant l'annonce de l'Israélien David Grossman et Ora qui, à coup de routes parcourues qui toujours l'éloignent plus de sa porte, pense pouvoir échapper au fatum, au destin qui lui annoncerait la mort de son fils parti pour une opération militaire au Liban. Ne surtout pas être là lorsque des messagers viendront frapper. Une fuite qui pourrait avoir la force d'une conjuration.
Des solidarités mystérieuses de Pascal Quignard et Claire, Marie-Claire ou Chara -c'est selon- qui foule la lande de terre bretonne jusqu'à l'usure, écorchement de corps sur granit pour un amour puis son souvenir.
Le prix Goncourt des lycéens: Du domaine des murmures de Carole Martinez et Esclarmonde qui choisit de vivre en déroute, comprenez emmurée, emmurmurée, pour regarder le monde et ses désirs derrière des barreaux.
Traversée littéraire comme une autre façon de faire usage du monde...
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samedi, 05 novembre 2011
DEROUTE (1)
Un coup de dé-, s'il n'abolit jamais le hasard, finit toujours par abolir la route en une déroute. De débâcle, débandade, déconfiture, défaite, désastre, cette déroute-là ne fut pas escortée... Le GR s'est tout simplement arrêté à La Dame Blanche. Un petit coin de paradis et par les fenêtres grandes ouvertes, Brassens qui donne le ton.
07:45 Publié dans BAL(L)ADE | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : routes et déroutes, bouvier, la dame blanche, le bô | Facebook |
mercredi, 02 novembre 2011
ROUTE...(2)
Routes et déroutes, donc, lu chaque soir jusqu'à ce que la paupière tire un rideau sur le sentier foulé et la pensée de Bouvier. Défoulement imposé.
Au réveil, ma mémoire est incapable de restituer ce que j'ai lu. Elle attend que le pied se concentre sur le chemin, le souffle sur son rythme et l'oeil sur la carte IGN pour mettre un terme au refoulement. Dame Nature défie l'heure d'hiver et sa cohorte de mois sombres. Sa palette ne se plie à aucune contrainte, toutes les couleurs sont expérimentées. Mon lexique se bute à sa pauvreté et les mots pour en rendre compte n'affluent pas. Bouvier a fait route avec son ami peintre Thierry Vernet. Il explique combien ce dernier l'a initié à nommer l'espace traversé. "Je crois que chaque chose à son mot. Quand je dis:"faire la poste entre les choses et les mots", c'est comme réunir deux partenaires qui ignoreraient leur adresse respective. L'écrivain va chercher le mot juste pour une chose ou la chose juste pour un mot." Postière inexpérimentée, je me laisse envahir par la beauté du monde, du dehors au dedans et ma carcasse frémit devant une telle irruption. Cela encore, il le dit si bien...
"Moi il y a eu des moments où j'ai cru que j'allais étouffer de bonheur. Et, comme je n'ai pas comme les chats, la faculté de ronronner... Les chats n'explosent pas parce qu'ils ronronnent comme des bombes."
Photo de Moucheron
08:21 Publié dans BAL(L)ADE | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : bouvier, routes et déroutes, roche d'oëtre | Facebook |
mardi, 01 novembre 2011
ROUTE... (1)
Cela s'appelle sans doute l'arrière-saison et la plante de pied ne désire qu'une chose: rejoindre la semelle et aller de l'avant. Des Rochers du Parc au Pain de Sucre en passant par la Roche d'Oëtre...Trois jours de randonnée en Suisse normande. Accepter de déchausser à la tombée de l'heure d'hiver, toujours trop tôt, on voudrait pousser plus loin, au-delà de l'obscurité. Tromper l'impatience du lendemain, se calfeutrer dans la prose d'un marcheur insatiable et lire Routes et déroutes de Nicolas Bouvier. S'endormir avec cette certitude que ses mots remonteront à la surface du sentier et diront l'indicible et l'ineffable offerts au regard lorsqu'à nouveau le pied retrouvera la semelle...
07:31 Publié dans BAL(L)ADE | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : nicolas bouvier, routes et déroutes, pain de sucre, suisse normande, roche d'oëtre | Facebook |