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mardi, 10 juillet 2018

Mise en abyme abyssale

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Par une journée très chaude, trop chaude pour aller courir, se réfugier sous l'ombre du cerisier, dans le transat, pour se poser un peu, en attendant que le soleil soit à nouveau fréquentable, en profiter pour lire Petit éloge du running de Cécile Coulon. Mais par littérature interposée, se retrouver à enfiler ses baskets, grimper le long du sentier qui mène au panorama, transpirer suer cracher se moucher avec les doigts, réveiller d'anciennes douleurs et être à nouveau au pied du mur !
A la dernière page, je croyais être arrivée au bout de mes joies. C'était sans compter sur le portail qui soudain s'ouvre sur l'auteur en tenue de running -ou était-ce de jogging ou encore de footing?- en os et en chair rouge mais à peine essoufflée par la côte et qui lance : c'est ici le ravitaillement thé à la menthe ?
Aujourd'hui, le soleil est moins chaud mais j'ai bien envie d'essayer quand même : se réfugier dans le transat sous l'ombre du cerisier, en profiter pour relire Autoportrait de l'auteur en coureur de fond d'Haruki Murakami et attendre le grincement du portail de fer forgé.

 

dimanche, 05 août 2012

Aujourd'hui offre spéciale.

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J'offre à ceux qui passeront par là un espace particulier que j'ai investi pendant un mois et que je dois abandonner. Je m'y suis levée chaque matin avec l'unique désir d'habiter la journée balbutiante, en ignorant la suivante. J'y ai couru, écrit, marché et lu -découverte de Murakami et de 1Q84, fini dans un trou blanc de cette nuit et ce dernier paragraphe, rencontre du soleil et de la lune en un écho quelque peu fantastique à mon billet d'hier-. J'y ai tout simplement carpé le diem et la nuit à pleines dents, me suis lavée des fatigues accumulées, ai bu la lumière à grandes gorgées.
Et puis hier, il s'est pointé, mine de rien; on se connaît bien tous les deux, je l'ai tout de suite reconnu. Un petit air, un refrain, trois fois rien. Il se fiche éperdument d'Horace et de ses maximes et me parle de lendemains qui pour chanter nécessitent un minimum de préparation.
Aussi, aujourd'hui, il va me falloir traverser le jardin, pousser la branche de figuier qui a pris ses aises et rouvrir la dépendance qui assure la fonction de bureau. J'aime aussi cet espace, indépendant de la biquetterie. Mon cerveau et moi y cohabitons sans encombre. Histoire de m'échauffer, je trierai mes cours, en jetterai certains, en refaçonnerai d'autres et commencerai à songer à ceux que j'inventerai. J'oscillerai entre table rase et rangement d'étagère. Ce jour de transition sera sans doute inconfortable...

jeudi, 02 août 2012

Aujourd'hui horizontales et verticales.

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Sur la place de Brioude

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Il aura suffi d'incliner très légèrement l'appareil pour qu'horizontales et verticales s'associent en diagonales. Si tout est question de point de vue dans l'univers, quelle réponse apporterons-nous?
Je vais bientôt franchir la dernière ligne du tome 3 de 1Q84...
Mon indignation d'hier était-elle munie d'un quelconque pouvoir? L'auteur, à l'entrée de ce tome, a tout simplement pris la tangente et a annulé l'irrémédiable qu'il avait commis au tome 2...

mercredi, 01 août 2012

Aujourd'hui mangé.

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Aujourd'hui, très exactement, j'ai mangé la 122ème contrainte des 366 réels à prise rapide. Un tiers du chemin parcouru...

Hier j'ai terminé le tome 2 de 1Q84. Deux tiers du chemin parcouru. Par contre Môôssieur Murakami, si je disposais d'un peu plus de cent mots, je ne me gênerais pas pour réagir violemment à ce que vous avez osé imaginer au chapitre 23. Aviez-vous été malmené par le trentième kilomètre d'un marathon la veille? Subissiez-vous les effets de quelque indigestion? Comme je l'avais dit à Mourlevat, les auteurs n'ont pas tous les droits sur leurs personnages, d'autant plus lorsque votre lecteur les suit depuis plus de mille pages.

dimanche, 29 juillet 2012

Aujourd'hui sport.

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Je passerai sous silence le boulevard tendu par la contrainte, ce temps passé à canaper devant les J.O.
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Je voudrais plutôt dire ce qui précède, cette montée toujours recommencée chaque matin jusqu'au panorama de St Pierre, en courant, pour saluer le premier rayon de soleil au-dessus de la Seine encore embrumée par la nuit. A l'aller, la pente ne se laisse pas faire et la semelle renâcle. C'est le moment que je choisis pour lancer dans mon IPod Masar du trio Joubran. Le bruit de la foulée soudain est en accord avec les battements de mon coeur et le rythme de l'oud peut s'accélérer.
"Simplement je cours. Je cours dans le vide. Ou peut-être devrais-je le dire autrement: je cours pour obtenir le vide. Oui, voilà, c'est cela, peut-être. Mais une pensée de-ci, de-là, va s'introduire dans ce vide. Naturellement. L'esprit humain ne peut être complètement vide. Les émotions des humains ne sont pas assez fortes ou consistantes pour soutenir le vide. Ce que je veux dire, c'est que les sortes de pensées ou d'idées qui envahissent mes émotions tandis que je suis en train de courir restent soumises à ce vide. Comme elles manquent de contenu, ce sont juste des pensées hasardeuses qui se rassemblent autour de ce noyau de vide."
Autoportrait de l'auteur en coureur de fond, Haruki Murakami
Au retour, c'est encore à ce texte de Murakami que je pense: la course comme métaphore de l'écriture... Comme mon corps a moins besoin de moi pour avancer, j'écoute Les bonnes feuilles de France Culture. Effeuillement des romans de la rentrée. Une tentative chaque fois recommencée par les auteurs de dire ce que c'est que cet acte d'écrire.




vendredi, 27 juillet 2012

Aujourd'hui le fil.

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Aujourd'hui le fil de ma pensée cherche à se débobiner. Recherche du vide. Et pour combler le manque d'hier, j'ai commencé 1Q84 de Haruki Murakami.

jeudi, 26 juillet 2012

Aujourd'hui manque.

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Aujourd'hui me manque Sumire. Sumire et sa dame blanche à la frontière du réel.

Les amants du Spoutnik, Haruki Murakami
Aujourd'hui me manque Adrien, à côté du réel; pas à côté de la plaque. Cultivateur passionné de son désir, pétrarquiste jusqu'au dernier acte.
Place de la trinité, Alain Monnier
Et puis me manque aussi Paulette ou plutôt tous ceux qui l'entourent  -parce que Paulette, elle n'apparaît qu'au dernier chapitre, incognito- en un lieu où il fait bon vivre, Solidarvioc.
Et puis Paulette, Barbara Constantine
Ils ont accompagné ma semaine ardéchoise avec plus de réalité que les Hollandais qui avaient envahi le camping.
Chaque fois, je ne m'y fais pas. Lire c'est accepter d'atteindre la dernière page, un arrière goût dans la bouche, celui d'être au mauvais moment au mauvais endroit. Après la dernière ligne, je range le miroir promené au bord de la marge à contre corps.

Il me faudra un jour les relire, moins goûlument, comme on suçait enfant un bonbon, avec l'illusion de le faire durer jusqu'au bout du jour.