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lundi, 30 mai 2016

Fils de joie

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Jardin des retrouvailles, Lille, Mai 2016

Journée effilochée j'ai dépensé
sans compter des pensées,
se dévident librement de ma bobine
navette continue aller et détour
rythme effréné
galop d'écheveau
fils enlacés sur les fuseaux horaires
des pans sélénites et sens dessus-dessous

dimanche, 16 août 2015

Îles et aile

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Îles Chausey

 

Il arrive que les algues mettent tout leur coeur à l'ouvrage pour dénouer leurs entremêlements.
Effet aile de papillon.

 

 

mardi, 04 août 2015

De temps en temps

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Modèle d'anatomie littéraire, Gaspard Lieb, 2015

Je me bal(l)adais ce matin sur le blog de Biloba et suis tombée sur la contrainte suivante : écrire un poème d'amour sans les mots fleur, papillon, absolu, amour, tendresse, coeur, oiseau et avec les mots TVA, lessive, slip, politique, télé et foot...

Ô Moucheron
Pendant que tourne la lessive
De nos doutes, de nos errances,
De nos lassitudes, de nos peurs
A quoi passerons-nous le temps ?
A regarder les temps morts
d'un match de foot ?
Mais nous n'avons plus de télé.
A écouter un débat politique ?
Mais nous ne voulons rien entendre
A l'ingérence austère.
Non Tu Veux Avoir du bon temps
" Fais-Moi Immédiatement
* l'amour
Batifoler, bouillonner !"
Et je te dis : "enlevons nos slips "


* Il n'aura pas échappé au lecteur qu'est venue se rajouter une contrainte supplémentaire avec l'acronyme FMI qui est très dans l'air du temps.

dimanche, 02 août 2015

Pied à pied

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La photo ci-dessus est un panoramique vertical, expérimental et involontaire. Quelque trace d'une journée sur la côte normande : aile d'Icare survolant la pierre de sélénite. Le titre pourrait être "perdre pied" ou " d'arrache-pied ".
La photo ci-dessous se nomme " autoportrait en pied beau ".

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samedi, 01 août 2015

Passe-passe le temps

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Retour de Sainte Marguerite-sur-Mer. La dernière ligne droite se fait en train. J'ai loupé le 19h12, j'attends le 20h12. Au-dessus des panneaux d'affichage, ça gambille à l'allure d'un TGV. L'aiguille des minutes a décidé de marquer les secondes, une heure en douze secondes - le temps nécessaire pour effeuiller la marguerite - une journée en moins de cinq minutes. Elle tourne à toute allure, plus le temps de se dire à tout à l'heure. Mon train part dans douze secondes.

mercredi, 08 juillet 2015

Un petit vélo dans la tête

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Athènes, mai 2015

Retour sur un enchaînement de jours.
Mardi 30 juin, direction le fin fond de l'Eure pour aller corriger une quarantaine de copies de brevet. Louviers-Gisors : une cinquantaine de bornes sous la canicule, pas de clim' dans la voiture. J'éprouve néanmoins de la tendresse pour les trente premières bornes. Trois mois plus tôt, D. avait choisi cette même route, plutôt que l'autoroute, pour nous emmener mon morveux et moi à Roissy. Nous nous envolions pour Athènes.
Les vingt dernières bornes, je passe en terre inconnue. Sur le siège passager, la carte vole au vent, pas de GPS dans la voiture. En revanche, j'ai la radio : Alexis Tsipras convoque un referendum pour le 5 juillet. L'air est soudain plus léger dans l'habitacle. Tsipras, c'est Prométhée qui refuserait de se laisser dévorer le foie jusqu'à la fin des temps.

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Athènes, mai 2015

Dimanche 5 juillet, les Grecs ont dit "oxi" au plan d'austérité des vautours européens. Ça nous avait étonnés mon morveux et moi. Que les Grecs disent "oxi" pour dire "non" et  pour dire "oui" disent "nai". On s'emmêlait un peu les pédales quand on voulait répondre en grec.
Cet "oxi" fait dérailler un système que les créanciers pensaient bien huilé. Cet "oxi" est un premier domino qui va en entraîner bien d'autres. Cet "oxi" est la fin d'un système.

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Athènes, mai 2015

Lundi 6 juillet, premier jour des vacances. Je troque voiture sans options contre VTC. Entendez par là Voiture de Transport avec Chauffeur Vélo Tout Chemin. Direction la côte normande avec A. et N., deux fous du guidon, pour le plaisir de dérouler nos roues sur les routes.
Louviers - Dieppe, via Forges-les-Eaux : 110 bornes, sous la canicule, loin des bruits du monde. A., la carte sur sa sacoche avant, est notre GPS. 
J'éprouve de la tendresse pour chacun des kilomètres qui successivement reçoit nos coups de savate ou de pompe, nos discussions à bâton rompu ou nos pensées silencieuses. Je laisse mon esprit divaguer sur les dernières semaines : le jardin des possibles qui est redevenu lieu de partage, le spectacle vu à Vivacité, Marée Basse - deux comparses, hantés par le passé qui jouent avec le danger pour se persuader qu’ils sont bien vivants - de la compagnie Sacekripa. Ca s'écrit pas, ça s'écrie dans ma tête, tour de roue après tour de roue.
Nous finissons tard dans la nuit et la ligne d'horizon est notre ligne d'arrivée. Nous trouvons bien mieux que les galets de la plage comme matelas : une dizaine de planches de chêne devant le poste de secours reçoit nos corps fourbus, nous improvisons des oreillers avec nos sacoches et une couverture avec la voute étoilée.

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Nous nous laissons bercer par la marée montante sans demander notre reste.

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Le lendemain, au tout petit matin, le ciel est flamboyances exacerbées et mouvances sur palette de rouge, orange et violet.
Plus tard dans la matinée, le front de mer était à nouveau tiré au cordeau : de la ligne d'horizon à la ligne de notre matelas en passant par la ligne de galets.

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 Nous avons pris la route du retour en passant par le cimetière marin de Varengeville.

 

lundi, 23 décembre 2013

Lune diurne

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Photo de Flore

Sur ma route, ce matin, j'ai croisé une lune diurne. Elle avait entendu dire que les nuits s'étaient mises à rétrécir. L'espace lui a soudain semblé étroit. Elle a débordé sur le jour naissant.

lundi, 07 octobre 2013

Arrière-saison

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Contempler en songeant à l’été flamboyant

De l’arrière-saison la lumière incertaine.

 

 

vendredi, 27 septembre 2013

Evidence

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« On ne peut empêcher les oiseaux noirs de voler au-dessus de nos têtes, mais on peut les empêcher d'y faire leur nid. »
Pensée chinoise

lundi, 16 septembre 2013

Travail au blanc

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Cette photo dit tout de mon impatience matinale. J'ai mis le pied au sol à l'heure où le coq se laisse aller à un dernier rêve et la chouette effraie encore le silence obstinément. Je voulais être dans le jardin pour assister au lever du jour. Pour voir à la lumière du petit matin la façade nouvelle de la biquetterie.

Hier, nous avions quasiment dû finir notre travail au blanc à la lampe frontale. Toute la journée, nous avions libéré les pierres une à une, dessinant au burin les limites d'un archipel régulier autour des fenêtres. Patiemment, nous avions enduit l'espace de l'une à l'autre. Au fur et à mesure de notre avancée, nous avons réduit à un lent exil une colonie de colimaçons, nous avons délogé un monticule de forficules. J'ai même espéré enfin découvrir le repère des limaces qui chaque nuit bavouillent en toute impunité autour de la gamelle des chats. Je les aurais alors ostracisées après les avoir découpées en petits morceaux.

Ce matin, le jour, je l'ai très largement précédé. La façade était encore retenue par l'obscurité. Elle est apparue peu à peu comme si elle avait été plongée dans un bain révélateur. J'aurais voulu pour elle la caresse d'un rayon de soleil, elle a reçu la morosité de nuages gris.

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mercredi, 24 juillet 2013

Y a-t-il une vie avant la mort?

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Je m'échappe pour quelques jours pictaviens. Je ne peux me résoudre à suspendre un écriteau "en vacances" qui donnerait à ce lieu un air de désolation en plus des herbes grillées par la chaleur. Je dépose sur mes rivages quelque "barroco", à la fois roche granitique et pierre irrégulière, un article du Philosophie Magazine, la rencontre de deux hommes qui, l'un et l'autre, nourrissent mon corps et mes esprits, Pierre Rabbhi et Michel Onfray. Jubilatoire!

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vendredi, 12 avril 2013

Une pause, quatre soupirs.

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Les unes de nos journaux pourraient jouer unanimement de cet euphémisme: "Contraints à la pause".
Contraint à la pause le planteur capillaire qui pensait que, dans notre monde capitalisé jusqu'à la pointe du cheveu, tous les chemins menaient à Singapour. Deux soupirs.
Contraint à la pause le grand rabbin qui, après avoir usurpé un titre d'agrégé de philosophie, s'imaginait que penser consistait à placer son nom sur la pensée d'un autre pour la faire sienne. Deux soupirs.
ET vous votre pause -vous savez celle entre deux temps de travail- à quoi ressemble-t-elle? Hier, entre deux cours, au lieu d'aller courir fumer ma clope, je suis restée dans ma salle et me suis baladée sur la toile. Je vous ramène ce webdocumentaire A l'heure de la pause de Stéphane Le Gall-Viliker, entre éoliennes et écorces qui frémissent.