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dimanche, 30 septembre 2012

Aujourd'hui un amical.

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Cent-quatre-vingt-trois jours. La moitié du parcours. Un peu comme quand je cours un marathon et que je viens de franchir la borne du 21ème km.
Je me souviens du 2 avril 2012: j'appose ma signature aux 366 réels à prise rapide, sur un coup de tête, parce que la contrainte m'y invite. Cela me semble insurmontable alors d'écrire un billet par jour, c'est un coup de pied au cul que je m'octroie à moi-même. Les uns et les autres, vous laissez dans les commentaires encouragements et astuces. Seul Yves joue le bémol: "Un jour tu mets le doigt dans ce genre de truc, ça te bouffe jusqu'au coude – ou l'épaule pour les plus résistant-e-s – et tu finis par dicter ton texte car tu ne peux plus atteindre les touches du clavier." J'étais prévenue!
Six mois plus tard: j'ai toujours mes mains, coudes et épaules; je ne suis jamais restée face à la contrainte sans mots. Bien plus, je n'ai même pas mal. Le coup de pied au cul est devenu le poil à gratter du matin -celui qui accompagne le café-clope dans le silence de la biquetterie- la containte du jour comme un rendez-vous au coin d'un chemin.
Avant d'entamer l'autre moitié du chemin et puisque la contrainte m'y invite, j'envoie un amical bonjour -il vous faut m'imaginer bougeant deux mains vaillantes de gauche à droite- à vous tous qui abordez sur mes rives. Sans vous, j'en serais restée à l'esbrouffe du premier jour.

samedi, 29 septembre 2012

Aujourd'hui j'ai fait de mes mains.

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Aujourd'hui j'ai fait de mes mains une caresse au chardon. L'automne a entamé sa longue coloration en jaune et rouge; lui persiste à être une toile de verts.

vendredi, 28 septembre 2012

Aujourd'hui derrière la vitre

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Le passant nargue
la bête cycopléenne
derrière la vitre.

jeudi, 27 septembre 2012

Aujourd'hui pour ligne d'horizon.

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Cette semaine, je réfléchissais avec H. sur une série de tableaux qu'il devait présenter en cours: déclinaison variée du Déjeuner sur l'herbe de Manet, de la provocation de Picasso à celle de Klein. Comparaison de la profondeur de champ. Et soudain cette interrogation commune: quand dans nos journées nous est-il donné de voir la ligne d'horizon? J'habite en haut d'une colline et ma salle de cours donne sur de vastes champs: sérénité incomparable assurée. H. vit dans une maison tout en longueur et le mur qui délimite l'étroit terrain n'est pas loin de la fenêtre de la cuisine.
Hier soir, je conduisais H. et ses deux frères à la maternité d'Elbeuf. Leur petite soeur venait de naître. Pour y aller, j'ai choisi la route qui traverse la forêt de Bord: en haut de la côte, à mi-parcours, l'horizon s'est soudain dévoilé en une ligne parfaite et au-dessus les nuages gonflés de pluie et de soleil rivalisaient d'imagination pour saluer notre passage.

mercredi, 26 septembre 2012

Aujourd'hui un meuble a des formes.

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Cette photo, c'est sans doute mon esprit de contradiction devant une contrainte du jour plate!

mardi, 25 septembre 2012

Aujourd'hui où étiez-vous entre 13h et 13h05 très exactement? Vous avez un alibi?

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Entre 13h et 13h05, je serai présente à une heure syndicale. J'y boirai mon café et nous tenterons d'améliorer le fonctionnement du collège. Vous trouverez sans nul doute des traces d'ADN sur ma tasse. Pour ce qui est des traces de changement dans l'établissement, j'ai bien peur qu'une heure ne suffise pas.

lundi, 24 septembre 2012

Aujourd'hui nouvelle connexion neuronale.

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Nions l'évidence qui ne nécessite qu'une connexion neuronale mineure. Nous sommes entrés dans l'automne et une pluie trombuesque est là pour nous le rappeler. Choisissons d'illustrer malgré tout la contrainte du jour par une photo estivale prise au festival international des jardins de Chaumont sur Loire. Rencontre des verts chartreuse, céladon, bouteille, lime, lichen et le cordon bleu métaphorique. Notre cerveau doit ressembler à cela quand enfin l'obscur se dissoud. Le mien a ressemblé à cela lorsqu'il lui fut donné de comprendre ce qu'était un livre qui fait de la farine. C'est évident, non? Que voulez-vous que ce soit d'autre qu'un livre qui donne du grain à moudre?

dimanche, 23 septembre 2012

Aujourd'hui ça tombe.

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Savez-vous ce que c'est qu'un texte "qui fait de la farine"? C'est ce que m'écrivait l'Ours sur un papier glissé dans le livre d'hier. Ca tombait sans doute sous le sens mais moi j'imaginais juste de la poudre blanche s'échapper des pages ou bien un scénario du type M.I.5, le livre s'auto-détruisant après lecture.

samedi, 22 septembre 2012

Aujourd'hui quatre murs.

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Salle d'attente de mon dentiste, hier après-midi.
On a tous une salle d'attente qui traîne dans notre tête et il y a fort à parier que vos images mentales ressemblent comme deux capsules médicamenteuses à l'espace où j'attendais. Pièce aveugle, sièges en plastique accrochés à quatre murs ochracés -un jour, je les déboulonnerai- affiches vantant les bienfaits d'un traitement anti-rides -j'aime bien trop les caresses laissées sur mon visage par le temps qui passe pour vouloir les gommer- feuille A4 rappelant aux détenteurs de la carte CMU quelques règles tranchantes -les pauvres, faudrait quand même pas que vous oubliiez que c'est grâce à la bonté de la société que vous pouvez encore prétendre à des soins!-  et bien sûr l'incontournable table basse croûlant sous un florilège de presse qu'on ne trouve qu'en ces lieux-là, opiacé du peuple.
Hier, donc, j'ai rejoint l'espace clos et étonnamment vide à cette heure. J'allais enfin pouvoir ouvrir le petit paquet attrapé au vol dans ma boîte aux lettres, sans regards indiscrètement posés sur mon épaule. Je n'avais rien de tranchant pour découper délicatement le papier kraft. Un savant emballage respirant à ce point l'amour des choses bien faites ne pouvait venir que d'un seul homme. L'Ours s'était sans doute installé sur sa table de cuisine pour le réaliser et tout en parlant avec celui ou celle qui était venu jusqu'à sa tanière ce jour-là, il avait tiré le papier kraft au cordeau, avait fait naître des angles parfaits comme d'autres tracent des cercles à main levée puis s'était tu le temps de marquer les adresses, la sienne et la mienne.
J'ai dû me résoudre à le déchirer maladroitement. Ai découvert L'école est finie d'Yves Grevet. Je vous en parlerai demain et aussi du petit mot glissé dedans parce que je ne dois pas être loin des cents mots autorisés par le grand contraigneur des 366. Juste vous dire qu'il y est question de notre monde dans un quinzaine d'années et que pour y prétendre à des soins dentaires il faut participer à une tombola ou, faute d'avoir été tiré au sort, aller  chez Solange, la bricoleuse. Un roman d'anticipation, vraiment?

vendredi, 21 septembre 2012

Aujourd'hui pas envie de.

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Envie: à regarder le mot, on se prendrait à l'aimer, syllabe après syllabe. En vie. Pourquoi a-t-il fallu que j'en extraie l'étymologie sans charme? Du latin invidia, la jalousie. Elle tombe bien du coup la négation qui entoure la contrainte.
A l'ouverture de ce nouveau vendredi, je me sens en vie et ça me suffit. Tout à l'heure, je retournerai sur la terre des Hauts Prés pour apporter les dernières touches à la bal(l)ade de mes biobios de 6ème. Jeudi prochain, ils y découvriront enfin le champ captant entouré de ses hectares passés en agriculture respectueuse et à la frontière, la Morte Eure qui se prélasse incognito sous ses rives smaragdines.

jeudi, 20 septembre 2012

Aujourd'hui un outil pour.

 

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Outil - du lat. ustilium : objet fabriqué qui sert à agir sur la matière.
Ustensile - du lat. ustilium : objet sans mécanisme ou muni d'un mécanisme simple qui agit comme son collègue du dessus sur la matière.
Lequel des deux utiliser pour extraire la joie d'hier? Une fois que vous aurez résolu cette épineuse question,j'ai ce qu'il faut pour vous tenir en joie : la chronique de Philippe Meyer sur France Culture et tout particulièrement celle d'hier.

mercredi, 19 septembre 2012

Aujourd'hui profonde pensée philosophique.

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"La joie est en tout. Il faut savoir l'extraire" Confucius

mardi, 18 septembre 2012

Aujourd'hui moment du réveil.

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Le réveil est sans doute le seul moment ritualisé de ma journée. Me lever très tôt avant que la biquetterie ne commence à bruire. Faire couler un café, répandre généreusement la purée d'amande sur la tartine de pain essène. M'attabler dehors -c'est encore possible à cette saison- écouter le monde qui somnole, en fumant mon premier clope. Laisser mes pensées voluter au gré de ce moment de solitude.

Ce n'est qu'après que je laisse la consigne du jour interrompre ce coin-là. Choisir une photo, écrire mon billet. Trouver le temps d'aller sur vos blogs. A cette heure-là, le billet du jour n'est pas encore tombé. J'aime assez l'idée d'avoir ouvert la danse.

lundi, 17 septembre 2012

Aujourd'hui dommage.

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Dommage: du latin damnum "perte" apparenté à daps, dapis "sacrifice aux dieux"

Dommage que l'année dernière je n'aie pas persévéré avec ma guitare. Pourtant j'avais passé six mois, corps à caisse,  à m'encorner le bout de doigts. Il aura suffi d'un morceau un peu plus résistant, un blues enchiffonné, Victory Rag, pour que je baisse les bras et me sente aussitôt en profond désaccord avec moi-même.
Hier, je l'ai ressortie de sa housse. Faut dire que deux collègues ne m'ont pas laissé le choix: maintenant le mercredi après-midi, c'est Grain de café et morceaux endiablés. Hier mes doigts et les cordes se sont contemplés comme de parfaits inconnus. Alors avant d'aller chatouiller le diable, j'ai sacrifié aux dieux, ce matin, tous les manches à balai trouvés à la Biquetterie...

dimanche, 16 septembre 2012

Aujourd'hui une affiche.

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La semaine dernière, Croqu'en Sel prenait son envol officiel dans la Communauté d'Agglomération Seine Eure, au Forum des Associations de Louviers. La presse lui a réservé un accueil chaleureux et enthousiaste, le nouveau-né s'est retrouvé sous les projecteurs presque étonné de ce qui lui arrivait. Rencontre de gens qui n'en peuvent plus d'entendre le mot "crise" à tout bout de champ, de rue et d'impasse. Depuis, sur le site, des messages qui en disent long des entraves que la société nous imposent: un membre s'étonne d'avoir le droit d'être en négatif sans qu'on lui sorte illico presto la pancarte "Agios". En réponse, j'affiche un sourire et si le slogan n'était pas galvaudé, je lui dirais bien: le changement, c'est maintenant.

Bonus analeptique...
1. Mai 2O12: Recherche d'un nom pour notre S.E.L. et le message de Lily comme une étincelle
2. Août 2012: Croqu'en Sel sur la ligne de départ

samedi, 15 septembre 2012

Aujourd'hui agacée de.

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En lisant la consigne, je me suis sentie bien en peine de répondre. Ma rentrée est euphorisante. Je vais de projet en projet. La vieille demoiselle -comprenez l'Education Nationale- m'a confié des gamins qui se marrent à projeter avec moi.

Hier, j'ai repris le yoga, khapalabati et souffle A,  je me sens plutôt zen, sans aucune trace de la fatigue de la rentrée.
Après enregistrement de ce billet, je vais aller effleurer la terre des Hauts Prés, en une sorte de politesse des pieds.
Maintenant si vous insistez, je peux aller regarder dans les recoins, chercher la poussière sous les meubles et trouver effectivement un truc qui m'agace et auquel seuls les premiers grands froids pourront mettre fin : la procession des limaces vers la gamelle des chats aux douze coups de minuit! Cela me rend sans malice, plus j'en enlève, plus elles se multiplient. Je m'acharne à puriner.
Au fait, j'ai lu qu'elles peuvent vivre jusqu'à deux ans: que deviennent-elles quand il fait un temps à ne plus mettre son ventre visqueux dehors?

vendredi, 14 septembre 2012

Aujourd'hui un gros mot.

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Vendredi

jeudi, 13 septembre 2012

Aujourd'hui escalier, escalator, ascenseur

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7h45
Que savent-ils de l'échappée solitaire de l'escalier, ceux qui ne le pratiquent qu'en masse, cartable au dos, ceux qui le piétinent de leur indifférence, outre enflée de bruits? Et contre les marches, l'écho incessant de leurs pas et brouhaha.
La journée enfin achevée, rêve-t-il, l'escalier, d'une ascension sociale: devenir escalator ou ascenseur?


mercredi, 12 septembre 2012

Aujourd'hui la 5ème personne qui va vous parler.

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Ce matin, à 6h.
On a déjà eu une contrainte entortillée ainsi. C'était "aujourd'hui la toute première question qu'on va vous poser". Cela m'avait tellement plu de soumettre la journée à l'inconnu qu'elle dissimulait encore que j'y avais rejoué deux jours plus tard. "Un mot en anglais" était alors devenu le tout premier mot en anglais qu'aujourd'hui on va vous dire.
Il ne me reste plus qu'à compter jusqu'à cinq. Cela peut aller très vite. Ce matin, nous sommes cinq sous le toit de la biquetterie. Je vais de ce pas réveiller les morveux.(à suivre...)

16h
Je suis arrivée ce matin au collège à une heure où les gens honnêtes sont encore en train d'émerger au-dessus des effluves de café. La première personne qui m'adresserait la parole serait la bonne, puisque quatre déjà l'avaient fait. J'aurais pu prédire ce qui allait arriver: une seule était déjà en train d'arpenter les étages, Elise la prof d'anglais qui m'avait sauvé la mise sur la consigne "un mot en anglais". Je l'ai croisée dès la salle des profs. Déjà au taquet. Elle ne m'a pas dit bonjour, juste dit que je charriais parce que je ne prendrais pas le temps à 13h de gratter quelques accords au grain de café avec elle.
Dommage que la consigne ne concerne pas la 6ème personne, le billet aurait été beaucoup plus croustillant!

mardi, 11 septembre 2012

Aujourd'hui l'écran

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Ecran de nacre,
Carne du crâne, bord à bord
Silence étonné

lundi, 10 septembre 2012

Aujourd'hui contenu et contenant.

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Ca, c'est le contenant. Quant au contenu, vous pouvez y faire passer ce que bon vous semble.

dimanche, 09 septembre 2012

Aujourd'hui reflet.

366 réels à prise rapide,le latin,play-boy,flirt

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Je vous parlais la semaine dernière de mon coup de gueule provoqué par un article paru dans le canard local "Le latin ressuscite". Mon droit de réponse est paru jeudi, c'est tout à leur honneur.
Depuis, j'ai l'impression que la langue morte vivace se met en frais pour faire parler d'elle.

Episode 1
Hier, alors que j'étais abureautée, j'écoutais d'une oreille distraite Marc Voinchet et son invité Heinz Wismann sur France Culture. Ces deux-là se sont lancés dans une analyse du rapport au monde du couple franco-germanique.
Retranscription approximative:
Marc Voinchet - Nous les Français, nous aimons le latin parce que c'est l'Empire, l'unité, la pyramide avec un chef au sommet. (sic)
L’invité - Les Allemands aiment le grec, parce que c'est les cités et le pouvoir fédéral. (sic bis)
Il n'y a que sur France Cul que ces choses-là arrivent.

Episode 2 ou comment la tenancière de ces lieux montre qu'elle n'a pas oublié la contrainte du jour.
Les empourprés du Vatican pour continuer à parler latin entre conciles, couloirs et conciliabules doivent réactualiser leur lexique. Donc, si vous me suivez bien la langue de Catulle et Properce doit tenter d'être le reflet de notre monde. Ainsi, cette année, entrent dans leurs carnets: le play-boy ou juvenis voluptarius, "un jeune homme qui s'adonne aux plaisirs", le flirt ou amor levis, "un amour léger" et la minijupe ou tunicula minima. A quand une radio Vatican Cul?

samedi, 08 septembre 2012

Aujourd'hui croire que.

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Dire que d'aucuns croient qu'ils peuvent assagir les herbes folles.

vendredi, 07 septembre 2012

Aujourd'hui une affaire de choix.

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Alors, ma vieille, que vas-tu choisir en ce 1er vendredi? T'abureauteras-tu ou iras-tu bacchanaliser?

jeudi, 06 septembre 2012

Aujourd'hui le piège.

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Mon emploi du temps, cette année, présente un très grand avantage. Il file en ligne droite et chargée du lundi au jeudi. En contrepartie, les trois derniers jours de la semaine sont libérés. Enfin, je vous rassure, au collège, personne encore ne travaille le dimanche malgré toutes les réflexions en cours sur les rythmes scolaires.

J'aime bien le mois de septembre. C'est le seul moment de l'année où je me hasarde à formuler quelques résolutions. Du genre, m'engager à préparer le vendredi tous les cours de la semaine à venir. Je me lèverai en même temps que les morveux. Je déposerai morveux junior au musée pour son rendez-vous quotidien avec sa belle, à 7h45. Je lui répèterai pour la n'ième fois de ne pas louper le bus de 8h05 pour le collège. Puis je regagnerai directement la biquetterie, sans passer au Grain de Café, sans céder à la tentation d'aller courir. Je remplirai un thermos de café et une bouteille de kéfir. Je m'attablerai à mon bureau -pourquoi donc le verbe s'abureauter n'existe-t-il pas?- sans même jeter un coup d'oeil sur vos blogs, j'avalerai mes préparations pour mes latinistes et ma 6ème, et ce jusqu'au soir. Ce sera bien, j'aurai pour une fois un vrai week-end de deux jours, sans copies, sans rien du tout.
J'allais conclure héroïquement ce billet, quasi en martyre de l'éducation nationale, quand une pensée bien placée s'est imposée: tant qu'à découvrir les délices de la fin de semaine et en profiter pleinement, pourquoi ne pas commencer le jeudi soir?

mercredi, 05 septembre 2012

Aujourd'hui carrelage.

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Chaise abandonnée

à l'étreinte solaire
car l'âge l'a fendue

mardi, 04 septembre 2012

Aujourd'hui douceur de.

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Ils auront le regard hagard et fier à la fois. Certains auront sans doute passé une nuit blanchie aux déambulations intérieures. Tant qu'ils seront masse compacte dans la cour, ils écouteront d'une oreille faussement distraite leur coeur battre le début d'une chamade. Ils ne pourront plus faire autrement que d'admettre l'accélération incontrôlée à l'apparition un rien théâtrale du principal et de sa cohorte de professeurs principaux de 6ème. Leur cerveau, l'espace d'un silence, émettra une préférence sur les visages apparus. Ils n'auront pas le temps de s'y attarder, début de l'appel, classe après classe, de la première à la septième. Me seront confiés les vingt-cinq derniers. Nous monterons en salle 207: j'aurai une journée devant moi pour faire voler en éclat de rires leur silence inquiet. Oeuvrer à la douceur du passage.

lundi, 03 septembre 2012

Aujourd'hui dans mes poches.

366 réels à prise rapide,carole chaix,cécile roumiguière,une princesse au palais

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Je ne vous mentirai pas plus longtemps. Le dernier album de Cécile Roumiguière et Carole Chaix n'a aucune chance de rentrer dans une de mes poches, aussi grande soit-elle. Le facteur, cette fois-ci, n'a même pas essayé de le faire entrer dans ma boîte. Je l'ai découvert au-dessus, trônant au milieu du chèvrefeuille.

Parler d'Une princesse au Palais est un exercice intranquille. Quels mots permettront d'approcher ce tourbillon? Cela fait quelques jours que j'essaie de trouver l'évidence entre lui et une des contraintes du jour des 366. Vous serez donc prévenus, c'est timidement que je vais tenter de l'aborder...
Emballage: oh que oui, j'ai été emballée par ce bistrot fourmillant de passages où Elle vient passer tous ses mercredis, entre attente de sa grand-mère et ennui. Au milieu des habitués, des étagères du lieu et de leurs objets. On ne sait plus où s'arrête le réel et où commence l'imaginaire. Suivre le premier plan et celui juste derrière, au milieu d'un brouhaha incessant.
Animal: Poke, le lapin doudou et Peek, le lapin statue à la montre gousset : ces deux-là ne courent pas après un improbable retard comme le lapin blanc de Lewis Carroll; ils commentent la journée de Elle, ils sentent bien que ce mercredi n'est pas tout à fait comme les autres.
Le territoire de: ce mercredi, s'ouvre pour Elle un nouveau territoire qu'elle ne sait pas délimiter sur son ardoise. Les rayures de son pull parlent pour Elle, entrenouées, à fleur de ventre. Si Elle avait posé la question à la dame aux gants, elle aurait pu lui dire : "cette heure qui t'éloigne de l'enfance, jamais tu ne l'oublieras."
Peu importe, au final, que cet album soit trop grand pour entrer dans une poche. A la rentrée, je le prendrai sous le bras et trouverai le temps de le lire à mes élèves.

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dimanche, 02 septembre 2012

Aujourd'hui emballage.

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Sans m'emballer ou comme dit le poète "festina lente", j'ai usé, ce matin, de mon droit de réponse à cet article paru dans La Dépêche, cette semaine...

Après lecture de votre entrefilet Le latin ressuscite, je me suis dit qu'il me fallait répondre plutôt que de grincer des dents, seule devant mon journal. Vous le savez aussi bien que moi, verba volant, scripta manent...
Primo, le titre: on sent bien que vous n'avez pas résisté à un facile jeu de mots, résurrection d'une langue morte... Mais sachez que vous déclenchez un casus belli en vous aventurant ainsi sur une terra incognita. C'est la première chose que j'explique à mes latinistes de 5ème: le latin est une langue vivace et racine du français, non une langue morte.
Secundo, l'article: il est vrai que les élèves demandant cette option sont très nombreux et le Hamelet n'est pas une exception. Mais a priori et a posteriori, l'enseignement du latin n'est pas la priorité de l'Education Nationale, loin de là. Il faudrait pour cela que la Vieille Demoiselle se persuade qu'ouvrir deux groupes de latinistes en 5ème n'est pas un luxe et qu'elle trouve indécent de ne pas pouvoir offrir l'option latin à tout élève désireux de la suivre. Il faudrait pour cela qu'elle se dise que l'école est un lieu où interroger le monde dans sa durée et non dans son immédiateté.  J'aime à croire que les gamins qui demandent cette option l'ont compris et que cela n'a rien à voir avec un quelconque "charisme" du prof. Cette année, lorsque je les verrai entrer si nombreux en salle 207, je me dirai que, malgré tout, cette option fluctuat nec mergitur en attendant des jours meilleurs.
Belle journée ou carpe diem!

Post-scriptum : les profs de maths du Hamelet se portent bien et vous saluent.

samedi, 01 septembre 2012

Aujourd'hui animal.

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Petit matin de septembre. La fraîcheur n'est déjà pas la même qu'hier. Quelque chose dans l'air dit que les mois chauds sont derrière nous. Est-ce pour cela que le ciel s'est mis en oripeaux? Révérence à l'été. Lignes de nuages et de fils électriques, tangente prise par la migration des limicoles.

Entré dans le tableau, sans invitation, le réverbère. Il éclairote. Il sent bien que sa présence à cette heure manque de civilité. Faudra qu'on l'aide à s'éteindre plus tôt.