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dimanche, 17 octobre 2010

INTRANQUILLITE

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La Dive Bacbuc (fragment)
Gérard Garouste, 1998

Au seuil de L'intranquille de Gérard Garouste -autoportrait aux mots du peintre - une phrase délimite les lignes de fuite...
"Ne demande jamais ton chemin à celui qui le connaît. Tu risquerais de ne pas t'égarer"
Rabbi Nahman de Bratslav

mardi, 12 octobre 2010

CENSURE

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Exposition Larry Clark au musée d'Art Moderne, à Paris: interdite aux mineurs

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Exposition Reiser à Saint Malo dans le cadre du festival Quai des bulles: interdite aux mineurs non accompagnés

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L'origine du monde, Courbet
Musée d'orsay

Mais que fait le Musée d'Orsay?

 

lundi, 04 octobre 2010

SUKKWAN ISLAND

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Refermé hier soir après le dernier mot de la dernière ligne de la dernière page. Je savais que je ne voulais pas le réouvrir aujourd'hui. Ne pas avoir à replonger dans cet univers une nouvelle journée. Déposé ce soir à la médiathèque. Le mettre au plus vite à l'écart. Voici un roman que je ne relirai pas, l'expérience la plus violente en littérature que j'ai vécue jusque-là.
Le point de départ: un père et son jeune fils partent vivre en Alaska, sur une île habitée par le vent et les ours, pendant un an. Pour se prouver quoi? Pour réparer quoi? Le lecteur ne le saura jamais tout à fait. Un roman en dyptique, la première partie sous le regard du fils , la seconde sous celui du père -et pour cause.
Nombre de critiques ont trouvé à ce premier roman un équivalent cinématographique: Délivrance. Nulle scène de sodomie au rythme de couinements. On est au-delà. L'indicible y est dit.

Revenue de la médiathèque avec un autre titre sélectionné pour le prix Médicis étranger: Purge de Sofi Oksanen. J'aimerais que celui-ci lave ma mémoire de celui-là.

Revue de presse par là.

dimanche, 03 octobre 2010

PENSEES ITINERANTES BRUTES

 

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Si vos pieds ampoulés aujourd'hui vous font regretter les marches piétinantes dans les rues d'hier
Si les sondages étatiques vous convaincraient presque d'aller travailler pour combler le gouffre des retraites plutôt que de perdre des journées de travail,
Voici un petit cours d'arythmétique à regarder de toute urgence:cliquer ici

 

vendredi, 24 septembre 2010

ET POURTANT...

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Pourtant la lune avait rendez-vous avec l'équinoxe d'automne,
d'aucuns disaient qu'avec un tel alignement, l'impossible, l'infaisable, l'impensable pouvaient faire fi de leur préfixe...

Néanmoins, les sondages des uns rivalisent avec les sondages des autres, toujours selon la même courbe. Encore une fois, la même quadrature du cercle. Pas assez de cris criés dasn les rues, pas assez de poumons époumonés, pas assez de pieds piétinés, pas assez de bannières banniérées, pas assez de sloggans slogganés, donc aucun retrait au projet des retraites.

jeudi, 23 septembre 2010

QUAND LA LUNE A RENDEZ-VOUS

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23 septembre: un étrange alignement se prépare, celui de la lune pleine avec l'équinoxe d'automne. La lumière de l'une contre l'obscurité à nouveau victorieuse de la nuit.
J'aime à penser à cette rencontre comme égide des cris qui s'engouffreront dans les rues aujourd'hui. Y croire malgré tout, à la hauteur de nos poumons dilatés, ne pas se résoudre au retrait, ne pas se rendre...

 

lundi, 20 septembre 2010

ECHOUAGE

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L'emploi du temps qui commence une heure plus tard ce matin. Une heure libérée, l'occasion d'aller voir la contrainte hebdomadaire des impromptus littéraires:" Un jour, il vous heurta dans la rue. Il a des yeux bleus à en chavirer plus d’une… un sourire… et au lieu de s’excuser vous dit :"Il n'y a pas de bémol avec une jupe rouge". Racontez-nous la suite. Sous la forme qui vous sied…"
La forme qui me sied d'habitude -le haïku- m'échappe complètement. La contrainte m'énerve, comment répondre en trois vers à cet abruti faiseur de femme-objet sexuel? Le résultat final est accablant. J'ai échoué.
"- Prends garde au bécarre
De mes mains, mon p’tit gars
Si elles se mettent à jouer de ton piano à bretelle.
Le regard du p’tit gars s’est rembruni. Etonnant non pour des yeux bleus ? Toujours est-il que son atout majeur venait de chavirer et qu’il est rentré la queue entre les jambes."
De dépit, je m'en vais ouvrir King-Kong théorie de Virginie Despentes. J'aurais mieux fait d'ouvrir l'essai d'abord et d'écrire après.
Mais il était déjà l'heure de rejoindre mon emploi du temps. Au programme, ma classe de 3ème et nos déambulations dans les contraintes de l'OULIPO en général et plus particulièrement celle du prisonnier.
Un prisonnier veut envoyer un message mais ne dispose que d’un papier minuscule. Pour gagner de la place, il formule son message en évitant toutes les lettres à jambages.
Ne restent que  a, c, e, m, n, o, r, s, v, w, x, z.
Si le prisonnier dispose d’un peu plus de papier, il pourra se permettre d’utiliser le i.
Texte de départ un "je me souviens" écrit la semaine dernière: "Je me souviens avoir vu une tête de lapin dans la cour."
Après application de la contrainte, cela donne: "Souvenir: vu un crâne saurien sur un mur."
Mille respects, jeunes gens.

 

mercredi, 15 septembre 2010

GUSTAVE A GEORGE

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« Je me suis pâmé, il y a huit jours, devant un campement de Bohémiens qui s'étaient établis à Rouen.  Voilà la troisième fois que j'en vois et toujours avec un nouveau plaisir. L'admirable, c'est qu'ils excitaient la haine des bourgeois, bien qu'inoffensifs comme des moutons.

Je me suis fait très mal voir de la foule en leur donnant quelques sols, et j'ai entendu de jolis mots à la Prud'homme. Cette haine-là tient à quelque chose de très profond et de complexe. On la retrouve chez tous les gens d'ordre.

C'est la haine que l'on porte au bédouin, à l'hérétique, au philosophe, au solitaire, au poète. Et il y a de la peur dans cette haine.»
 
G. Flaubert, lettre à George Sand, Croisset, vers le 15 juin 1867

P.S.
Il en est un qui s'est pâmé avec beaucoup moins d'élégance que le Gustave à la sortie des grottes de Lascaux

samedi, 11 septembre 2010

AUTODAFE

 

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Mon Bob m'apprend qu'Auto da fé est un emprunt au portugais auto ("acte, jeu" au sens théâtral) da fe ("de la foi"), expression appliquée au supplice des hérétiques par le tribunal de l'Inquisition. Traduction du latin actus fidei.
Devenu synonyme de "supplice du feu", il a été appliqué au XIXème à une destruction par le feu pour des raisons idéologiques.

Acte 1: Un illustre inconnu prévoit devant une assemblée de tout autant illustres inconnus de brûler des Corans pour commémorer le 11 septembre.
Acte 2: Fesse de bouc -ou était-ce twitter?-prend tout en finesse le relais et élargit à la planète l'acte de foie de veau de cet inquisiteur.
Acte 3: (à écrire...)
L'illustre inconnu désormais mondialement connu et sa boîte d'allumettes sont rentrés chez eux.

 

jeudi, 09 septembre 2010

MERDRE, ALORS!

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Merdre, alors! De qui jouent-ils le jeu, les syndicats, lorsque ils proposent de remettre le couvert le 23 septembre. On était plus de deux millions dans les rues, plus les gargouilles et ils voudraient qu'on attende naïvement que le projet de loi soit présenté à l'assemblée le 15?
Hier, Chérèque était l'invité du Grand Journal sur Canal +.  Il n'y en a pas eu un pour lui poser cette question qui tombe sous le sens.

 

mardi, 07 septembre 2010

GARGOUILLEZ-VOUS!

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Photo de l'ours


Il est des arts semi-éphémères, pris dans l'entre deux des marées. Elle sait déjà, la sirène, qu'il lui faudra regagner la vague. Est-ce pour cela qu'elle a abandonné ses tongues sur le sable en une insignifiante et ultime trace.
Il est d'autres arts, dans le silence du plus haut point des cathédrales qui défient la politique actuelle, qui seront encore là lorsque les manifestations se seront tues, que les sondages auront divisé par quatre le nombre des grévistes et que chacun reprendra le chemin du quotidien.
A Lyon, sur la cathédrale Saint Jean, un tailleur de pierre a donné à une gargouille le visage de son chef de chantier musulman. Pour la déloger, les grincements de dents de quelques extrémistes ne suffiront pas.
Du coup, je suis allée voir sur wiki -qvous noterez au passage que je mets carte sur table lorsque j'emprunte à un territoire comme celui-là-  à la recherche de quelque symbolique de la gargouille. Je vous ramène ça:

"Le Mal représentant le « pire ennemi » dans la religion chrétienne, il fallait un moyen d'éloigner celui-ci des églises, Maisons de Dieu. Les gargouilles ont ce but appréciable de faire fuir tout esprit malin ou être démoniaque, selon l'époque. Les gargouilles étaient donc les gardiens du Bien, et par extension des églises. Leur aspect terrifiant n'était visible en fait que pour rappeler à l'hérétique, au non-chrétien, aux ennemis de Dieu dans leur ensemble que la protection divine était déjà sur le bâtiment. La légende raconte que les gargouilles hurlaient à l'approche du Mal, qu'il soit visible (sorciers, magiciens, démons incarné) ou invisible."

Quelque chose me dit que les gargouilles n'ont pas fini de gargouiller.

En bonus 1, cette photo prise par l'ours lors de la visite du chantier de rénovation du palais de justice de Rouen. 
En bonus 2, le mail de l'ours qui accompagnait cette photo: "le tailleur de pierre qui avait fait une des “feuilles de chou” du pignon nord s’est représenté à l’ouvrage, seuls les moineaux et autres volatiles* peuvent profiter de ce spectacle, c’est sur le bord du pignon Nord!
* Et les privilégiés dont je fait partie, et toi qui va le regarder sur la photo aussi."

Avec l'autorisation de l'ours, j'élargis le cercle.

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lundi, 06 septembre 2010

MADEMOISELLE SCARAMOUCHE

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Que c’est bon, oublieuse des slogans peints ce matin sur un drap de lin, oublieuse des manifs de demain,  que c’est bon de se glisser dans ce roman de cape et d’épée. L’espace d’une après-midi, se laisser engloutir dans une époque où les improvisations de la commedia dell’arte rivalisent avec le théâtre de Molière,  où l’héritière des mousquetaires s’appelle Scaramouche. A chaque page sa péripétie, en une machine bien rodée.  Il faudra bien quelques dei ex machina pour que tout se dénoue.  Qu’importe !

Juste envie de vous le dire, juste envie d’y retourner.

A chaque jour suffit sa peine…

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LES P'TITS PAPIERS, BIS

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Samedi 4 septembre, les p'tits papiers, mouchoirs ou buvards, collants ou carbones, ont été hymnés dans des dizaines de villes.
Pourtant les SPF (Sans Papiers Fixes) se  terrent encore et toujours, à nous de ne pas nous taire.
Aussi serai-je très terre à terre: répondez à l'appel du 18 septembre, à Bercy.

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mardi, 31 août 2010

RENTREE

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Puisque les fraisiers fraichement replantés s'envoient en pleine terre...

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Puisque au creux du bientôt four à pain, un dialogue s'est établi entre les briques réfractaires, le sable et la bauge...

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Puisque je viens de terminer Le cercle des incorrigibles optimistes de Guenassia...

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... je peux rentrer.

 

mercredi, 25 août 2010

DES HOMMES ET DES DIEUX

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Evreux aussi boude la rentrée pour l'instant, toute à ses sorties qu'elle est. De cette semaine d'avant-premières, je retiendrai Des hommes et des dieux de Xavier Beauvois. Primé à Cannes, d'aucuns disent même qu'il aurait pu recevoir la palme. Un film contemplatif qui retrace les derniers jours de ces moines de Tibéhirine décapités -par des terroristes islamistes, par l'armée?- en 1996 dans une Algérie démembrée par le chaos. 
Ici, la parole ne se fait pas chair inutilement, la caméra suit longtemps avec une douceur silencieuse cette communauté d'hommes blottie au creux de l'Atlas. Les journées rythmées par la prière et les chants, le travail de la terre, l'aide aux plus démunis. Des hommes fraternels jusque dans le respect du dieu de leurs frères musulmans.
Quand les fracas de l'horreur montent, surgissent
les doutes et avec eux la liberté pour chacun de partir. Au delà des peurs, tous feront le choix de rester.
Des scènes alors inoubliables, les frères rivalisant par leurs chants avec le tohu-bohu de l'hélicoptère survolant le monastère,  ce dernier repas silencieux au rythme du Lac des cygnes de Tchaïkovski, les visages serrés au plus près parce qu'il faudra les laisser s'éloigner sur cette ultime route calfeutrée par la neige.
En rentrant du cinéma, j'ai fait route avec Lambert Wilson -Frère Christian dans Des hommes et des dieux-  invité de Jardins secrets sur France Culture.

lundi, 23 août 2010

EXIT

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Sur les blogs, le mot est lancé ces derniers jours: la rentrée, littéraire ou scolaire. Qu'importe, elle fait parler, on s'essaie à sortir des sentiers battus. Même le ministre de l'éducation nationale fait la sienne, dans un hebdo à la hauteur de ses réformes.
Dans le même temps, on interdit à certains -les Roms aujourd'hui et demain?- de continuer de fouler nos sentiers. Le mot d'ordre de cette rentrée: par là, la sortie.
On peut trouver cela honteux, mais c'est insuffisant.
On peut aussi signer la pétition Non à la politique du pilori, participer aux manifestations qui s'organiseront ici et là le 4 septembre. Cela suffira-t-il face à un gouvernement qui n'a que faire de nos paraphes et de nos cris?

 

samedi, 21 août 2010

VERITAS (2), PEINE MAXIMALE

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Vérité n.f. - lat. veritas, de verus "vrai, conforme au réel".
L'anglais a emprunté à l'anglo-normand verdit "véritablement dit", passé en français sous la forme anglaise verdict.

Pour dire vrai, j'aime les plis de cette dernière quinzaine d'août. Après les virées estivales, le Morvan, les Landes et la Bretagne -aucune logique géographique dans mes déambulations cette année- le quotidien à la Biquetterie. L'été a chassé les premiers signes d'automne, je remets aux jours gris le mur au-dessus de l'escalier à isoler et les plinthes n'abandonneront pas tout de suite leur emballage. Aujourd'hui comme hier, je planterai après avoir désherbé, désempierré, toutes les plantes dont les Bretons aromaticulteurs ont rempli notre voiture au moment de se quitter sous un crachin du style il pleut sur la campagne comme il pleure dans nos coeurs.
Avant cela, retour sur un roman lu pour la sélection Dévoreurs de Livres. En laisser l'empreinte sur mes îles: Peine maximale d'Anne Vantal (Actes sud)

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La couverture: stéréotypée, elle malmène le récit qu'elle cache.
Le lieu: un tribunal
Les faits: un cambriolage qui a mal tourné suivi d'un kidnapping d'enfant. Kolia risque jusqu'à trente ans, à côté de lui sa soeur Léna complice -malgré elle?- et dans le public, Anna, la petite dernière de la fratrie.
Au départ, donc, rien d'autre qu'un fait divers, de ceux qu'on lit rapidement dans le journal et qu'on oublie aussitôt. C'est compter sans la plume d'Anne Vantal. Son récit balance de point de vue en point de vue: ceux des herminés que n'étonnent plus les rituels , du président aux avocats, ceux des accusés et des victimes. Il y a aussi les jurés et on repense à Douze hommes en colère de Sydney Lumet: celle qui aurait dû partir en voyage, donc pressée d'en finir, celui qui avant même d'avoir entendu quoi que ce soit optera pour la peine maximale et les autres qui tentent de cerner la Vérité. Existe-t-elle seulement la vérité toute la vérité, rien que la vérité? Elle s'éloigne de témoignage en témoignage, devient plurielle. Reste l'humanité de ceux qui trancheront. Quel que soit  le verdict -peine maximale ou pas- restent les peines au coeur de tous ces acteurs.


 

vendredi, 20 août 2010

VERITAS (1)


Vérité n.f. - lat. veritas, de verus "vrai, conforme au réel".

Il est vrai qu'hier la France a renvoyé en Roumanie 79 roms -leurs roulottes ont-elles été acceptées avec leurs lourdes valises dans les soutes ou auront-ils même ça à reconstruire là-bas?- il est probable et donc pas encore vrai que d'autres suivront d'ici la fin du mois.

Est-il vrai que les Talibans soient l'auteur de la béance au milieu du visage d'Aisha? On commence à dire que cela ne se peut, qu'il faut bien que les Grands Civilisateurs trouvent un alibi pour rester en Afghanistan.

Quid de la vérité?

Pour soigner mes interrogations, il faudrait que je trouve un autre remède que l'écoute quotidienne des conférences d'Onfray sur France Culture consacrées à l'affabulation freudienne... "La vérité ne peut être tolérante" -c'est le sieur Freud qui l'affirme dans sa correspondance- autant dire que cette vérité-là est prête à mettre en pièces le ça, le moi et le surmoi de ceux qui viendraient la contredire.

Lu hier en vue d'un spectacle de lecture à haute voix sur les épices, La maitresse des épices de Divakaruni. Juste un petit passage choisi vraiment au hasard.

"Parfois je me demande si ce qu'on appelle la réalité, une nature objective et inaltérable, existe. Ou si tout ce que nous éprouvons a déjà été transformé par ce que nous avons imaginé. Ou encore, si c'est nous qui, à force de l'imaginer, l'avons fait advenir. Je pense surtout cela quand je pense aux pirates.(...) Ils arrivèrent à la nuit tombante. Moment propice entre tous, entre chien et loup quand on ne peut distinguer la réalité du désir."


 

jeudi, 19 août 2010

SILENCIEUX

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Quand s'éteignent les feux de l'artifice,
le fil des étoiles biffe les cieux en silence.

mardi, 17 août 2010

IN FINE CAVE LUPUM

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Fallait pas lâcher
Illustration de l'Ours Gris

D'une simple méditation sur ce frôlement pérenne du jour et de la nuit, l'Ours m'a entrainée vers les craquements de l'actualité. Je ne garderai pas dans ma réserve de mails le commentaire qui accompagnait ce "Fallait pas lâcher"...
"Quand le chien lâche, il ne lui reste plus qu'à attendre aux feux rouges la 4X4 du loup pour aller compisser la roue arrière… parce que s'il essaie de s’attaquer à la roue avant, il peut prendre un coup de Rolex."
Le "voyou de la République" de Jean-François Khan ou "le délinquant constitutionnel" d'Edwy Plenel, simple compisssade sur la roue arrière ou bien...?

23:17 Publié dans PICTURA | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : khan, marianne, pleyel |  Facebook |

jeudi, 12 août 2010

CAVE CANEM LUPUMVE?

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Ne lâchons rien
Illustration de l'ours gris


A l’heure où chien et loup ne se distinguent plus, qui faut-il invoquer de la montée du jour ou de la tombée de la nuit ?
P.S.je remercie tout particulièrement l'ours qui m'a confié cette illustration à l'aveugle!!!

mardi, 10 août 2010

METAL MELODIE

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Capileira, près de Grenade

Il va me falloir revenir sur mon jugement selon lequel il suffit de lire les premières pages d'un roman pour savoir ce qu'il a dans le corps. Celui-là, je l'avais mis en dessous du bas de la pile de livres pré-sélectionnés pour Dévoreurs de livres 2011. Je me disais que je verrais bien si l'été me laisserait le temps de l'ouvrir. Je trouvais sa couverture loupée avec son papillon noir aguicheur. La quatrième de couverture m'avait engagée à le laisser comme fondation de ma pile. Et puis la pile s'est amenuie, il m'a bien fallu l'ouvrir. Ancrée dans mes certitudes, les premières pages tournées, je me suis demandé qomment il était possible d' imaginer une telle situation de départ: Luce, 16 ans, arrive à Grenade à la recherche d'un lieu précis. Petit retour en arrière de quelques mois: Luce percinguée jusqu'aux narines et gothique jusqu'au bout des cheveux rentre chez elle et découvre que sa mère a pris le large pour quatre mois en Australie. Besoin de souffler, de s'éloigner. Qu'à cela ne tienne, Luce invite sa bande de potes tout aussi gothiques qu'elle pour fêter l'évènement à moins que déjà elle cherche à combler l'absence. De cette soirée, elle gardera à demeure une squatteuse Moony et son chien qui pue. Quelques chapitres plus tard, elle passera une nuit catastrophique avec Léo, le voisin, qui a plus besoin de prouver sa virilité virile que de donner de la tendresse.
A cette page précise, je me suis dit que j'allais continuer juste pour boucler ma journée avec la satisfaction de savoir que mon diagnostic des premières pages n'admettait aucune exception.
C'était sans compter qu'il y avait
en Luce un quelque chose de Lisbeth Salander.
J'ai fini Métal mélody bluffée et à peine la dernière page tournée j'ai relu le premier chapitre. Du mal à quitter Luce, son parcours initiatique vers elle-même mais aussi vers sa mère. Le désir de l'une de ne pas voir sa fille grandir contre elle, et pour l'autre la quête d'une mère qu'elle n'a jamais pris le temps de découvrir. On y chemine de la noirceur d'un papillon -l'illustrateur aurait été encore plus inspiré d'y mettre un crabe- jusqu'à la lumière de Grenade.

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dimanche, 08 août 2010

LE RIRE DE MILO

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Lu pour tromper la demi-heure vide aujourd’hui qui précède la retransmission des conférences de Michel Onfray sur France Culture.

Le rire de Milo d'Eglal Errera était le plus petit des livres pré-sélectionnés pour Dévoreurs de livres 2011. Avalé donc en trente minutes, et l’amusement au fil des pages qui grandit à imaginer la réunion de sélection à la fin du mois. Monsieur l’Inspecteur de l’Education Nationale présidera derrière son ordinateur, l’œil pétillant et la barbe hirsute. Sans doute passera-t-il sa main sur sa tête lorsque Le rire de Milo sera évoqué. Il imaginera aussitôt la cohorte des parents lui tendant la page 89, enfin môôssieur, nos petits ne peuvent lire de telles choses, faites-leur dévorer autre chose. Mais il trouvera les mots, posés et pertinents, pour les calmer, peut-être même citera-t-il un passage de la page 9O :

_ En réalité ma chérie, il y a autant de façon d’aimer que d’êtres humains sur terre. C’est parfois un peu difficile à vivre, mais comme dit notre ami…

Il ne va quand même pas laisser tomber ce Milo et son rire retrouvé parce qu’est revenu, directement de sa librairie sur la corniche qui borde le Nil, l’homme qu’il a aimé trente ans plus tôt.

samedi, 07 août 2010

JUSTE UNE ERREUR

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Ouvert pour détromper mon impatience à l'égard de mon ordinateur qui s’obstine à afficher une erreur de connexion avec l’imprimante.

De Ben Kemoun, j’avais lu, l’été dernier,  La gazelle, déambulation intérieure d’une coureuse alors qu’elle participe au marathon de Buenos Aires. On se prend même à penser que si elle franchit la ligne d’arrivée c’est parce qu’elle a mené jusqu’au bout ce dialogue avec elle-même. Un beau roman.

Que dire de Juste une erreur ? Prenez Plus belle la vie, faites-lui rencontrer Desesperate housewives, mélangez le tout et vous obtiendrez une situation indigne d’un mauvais roman de gare : Mélitine accompagne Mélanie à un casting. Cette dernière a bon espoir face à Eléonore qui, elle, est accompagnée de sa mère, un modèle de teigne qui ne se laisse pas marcher sur les pieds. Très basique comme départ. Contre toute attente, Mélitine qui n’avait rien demandé, est sélectionnée. Sonia, la mère d’Eléonore va faire appel à un de ses amoureux éconduits pour se venger. Vous suivez toujours ? Quant à Mélanie, elle va noyer son chagrin dans l’alcool… Et ce n’est que le début. Je laisse votre imagination broder la suite. Quant à moi, je proposerais bien à M. Ben Kemoun d’envoyer tous ses personnages courir un marathon.

Allez, je m’en retourne convaincre mon imprimante de sélectionner sans hésitation aucune mon ordi.

vendredi, 06 août 2010

MON PETIT COEUR IMBECILE

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Les enfants repartis, ce mois d’août entre parenthèses, la radio qui n’en finit pas de s’interroger sur l’intérêt d’internet, de fesses de bouc, et la vraie vie alors ?, et le devenir de notre progéniture ?, des blogs qui ferment, d’autres qui s’interrogent.

Retour donc sur le mois de juillet, les lectures de romans dits jeunesse en vue de la sélection Dévoreurs de livres, cuvée 2011.

Mon petit cœur imbécile de Xavier-Laurent Petit : lu sous la tente sardinée entre les racines d’un chêne bicentenaire, alors que l’alerte orange souffle ses rafales de pluie et d’orages sur le Morvan –s’agit d’être à la hauteur de sa couleur. Le sol vibre comme au passage d’antilopes.
Quand le cœur, tamtam défectueux, fait toudoum psch toudoum psch, ce n’est plus en années que l’âge se donne. Sisanda, jour après jour, contrainte à l’immobilité dans sa case, tient le compte de son petit cœur imbécile : 3417 au compteur ,et chaque battement est une victoire sur les pronostics pessimistes d’Apollinaire, le médecin à 6h de piste en pleine brousse. En contre-point, le personnage de la mère, Maswala qui court pieds-nus chaque matin, aussi vite qu’une antilope. Tout est mis en place pour que la qualité de l’une vienne en aide à la défaillance de l’autre. Refermé avec regret – ce roman ne pourra être sélectionné car X.L.P. consacre l’année qui vient à l’écriture donc il ne pourra intervenir dans les classes, CQFD- alors que les premiers marathoniens franchissent la ligne d’arrivée à Barcelone.

jeudi, 05 août 2010

CARAVAN

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87

Je me souviens que Caravan de Duke Ellington était une rareté discographique et que, pendant des années, j’en connus l’existence sans l’avoir jamais entendu.

Je me souviens, Perec

 

Juste pour m'assurer que le monde a changé de trombine, je suis allée sur You Tube et ai écouté tout en continuant de relire Perec des Caravan d'Ellington mais aussi d'Oscar Petterson, d'Errol Garner, du Tommy W. Quintet.
Difficile aujourd'hui de connaître un morceau sans l'avoir jamais entendu...

 

236

Je me souviens que le palindrome d'Horace -ecaroh- est le titre d'un morceau d'Horace Silver.

463
Je me souviens de "Balzac, Helder, Scala, Vivienne".

Balzac à toutes les sauces, d'une des grandes salles de cinema parisiennes dans les années 50 à une tour de la Courneuve promise à destruction. Les actualités projetées avant les films taisaient-elles autant que les JT aujourd'hui?


lundi, 28 juin 2010

LA NUIT N'EST JAMAIS COMPLETE

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Magritte, L'empire des lumières II, 1950

La nuit n’est jamais complète, dit-on,
Elle l’est même de moins en moins en ce mois de juin.
C’est d’abord le crépuscule qui s’étale en stridulant,
Il ne veut pas lâcher prise le bougre.
Et puis le réverbère prendra le relais,
Presque trop tôt,
Quasi inutile sur son premier quart.
Sur sa face,
Les traits altiers de ceux qui se savent immuables,
Froidement il accomplit sa tâche.
Pourtant à la révérence du réverbère,
Avant qu’aujourd’hui ne se défasse en demain,
Après extinction de la dernière fenêtre
Elle se gaussera, la nuit, des certitudes du poète.

Sur une proposition des Impromptus littéraires inspirés par un poème d'Eluard...

La nuit n'est jamais complète.
Il y a toujours puisque je le dis,
Puisque je l'affirme,
Au bout du chagrin,
une fenêtre ouverte,
une fenêtre éclairée.
Il y a toujours un rêve qui veille,
désir à combler,
faim à satisfaire,
un cœur généreux,
une main tendue,
une main ouverte,
des yeux attentifs,
une vie : la vie à se partager.

samedi, 26 juin 2010

ça

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Miro, Bleu II, 1961

Retour à la terre
Le convoi se fait à la lueur
d’une lune rousse et pleine

Le regard s’embourbe devant un sens interdit
Dépourvu de séance, son rouge dépareille...

samedi, 05 juin 2010

PREMIERE FOIS

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La première fois

Que des regards se touchent

Murmure des lèvres


Et pour la n'ième fois, une modeste participation aux impromptus littéraires.


 

 

mercredi, 19 mai 2010

ET LA LUMIERE FUT

 

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Willy Ronis, Place Vendôme, 1947
Le trottoir humide,
Ondée méridienne,
Au creux du pavé poli
Nonchalance de la flaque
-A quoi sert-elle la flaque si elle ne reflète pas?-
Et comme un fil du hasard,
L'éclaircie
L'ombre dressée
Dans le pas d'une passante.
Exposition Willy Ronis, Une poétique de l'engagement à la Monnaie de Paris