samedi, 03 novembre 2012
Aujourd'hui en bois.
217/366
"Pour les vagabonds de l'écriture, voyager, c'est retrouver par déracinement, disponibilité, risques, dénuement, l'accès à ces lieux privilégiés où les choses les plus humbles retrouvent leur existence plénière et souveraine."
Nicolas Bouvier
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vendredi, 02 novembre 2012
Aujourd'hui pourquoi c'est compliqué.
216/366
"Si l'on comprenait tout, il est évident que l'on n'écrirait rien. On n'écrit pas sur : deux + deux = quatre. On écrit sur le malaise, sur les sentiments complexes qui naissent de : deux + deux = trois ou cinq. Ainsi le voyageur écrit pour mesurer une distance qu'il ne connait pas et n'a pas encore franchie."
Choniques japonaises, Nicolas Bouvier
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jeudi, 01 novembre 2012
Aujourd'hui la terre.
215/366
"Sans cet apprentissage de l'état nomade, je n'aurais peut-être rien écrit. Si je l'ai fait, c'était pour sauver de l'oubli ce nuage laineux que j'avais vu haler son ombre sur un flanc de montagne, le chant ébouriffé d'un coq, un rai de soleil sur un samovar, une strophe égrenée par un derviche à l'ombre d'un camion en panne ou ce panache de fumée au dessus d'un volcan javanais."
L'usage du monde, Nicolas Bouvier
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mercredi, 31 octobre 2012
Aujourd'hui métallique.
214/366
Aujourd'hui, je pars pour quelques jours m'enivrer de couleurs automnales en Suisse Normande. Sac au dos, chaussures de rando aux pieds. Le corps se donnera à nouveau aux chemins. J'abandonnerai ici la pile de romans en cours. Les lisières d'Olivier Adam. Les désarçonnés de Pascal Quignard. Les désorientés d'Amin Maalouf. Aucune fiction ne saurait s'accorder à ces espaces. Elles ne produiraient qu'un bruit métallique sur la roche. La seule écriture qui rende mon pas semblable à une caresse sur la terre est celle de Nicolas Bouvier. Je prends avec moi L'usage du monde et Route et déroute. J'attrape aussi sa correspondance avec Thierry Vernet.
Je laisse ici des fragments. Echos incertains aux contraintes à venir.
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mardi, 30 octobre 2012
Aujourd'hui le roi.
213/366
Si j'étais roi, je ne dormirais sur aucune de mes deux oreilles. A cause des As.
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lundi, 29 octobre 2012
Aujourd'hui douleur.
212/366
La châtaigne se retrouve-t-elle moins endolorie si elle tombe au sol avec sa bogue?
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dimanche, 28 octobre 2012
Aujourd'hui rondeurs.
211/366
Ce matin, mon corps a oublié que le monde a rejoué cette nuit une heure deux fois. Levée encore plus tôt que d'habitude donc, j'entre dans cette période toujours recommencée; de l'heure d'hiver au solstice d'hiver.
Aujourd'hui aura les rondeurs d'un jour qu'on peut consacrer à la lecture. Pleinement, longuement.
Je vais suivre Lakhdar dans sa dernière ligne droite, de Tanger à Barcelone. Rue des voleurs, Mathias Enard.
"Chaque jour de nouveaux cadavres fleurissaient quelque part, une banque s'effondrait, un cataclysme emportait un lambeau de plus de ce monde en ruine. (...) Le monde réclamait quelque chose, un mouvement, un changement, un pas de plus vers le Destin."
Plus tard dans la journée -l'obscurité sera peut-être déjà revenue, une heure plus tôt qu'hier- j'ouvrirai Le sermon sur la chute de Rome de Jerôme Ferrari.
"Mais nous savons ceci: pour qu'un monde nouveau surgisse, il faut d'abord que meure un monde ancien. (...) Peut-être pouvons-nous même reconnaître les signes presque imperceptibles qui annoncent qu'un monde vient de disparaître, non pas le sifflement des obus par-dessus les plaines éventrées du Nord mais le déclenchement d'un obturateur, qui trouble à peine la lumière vibrante de l'été."
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samedi, 27 octobre 2012
Aujourd'hui un moment de vacances.
210/366
Vacances, n.f., du lat. vacare "être vide"
Remplir ses valises, fermer le lieu quotidien, atteindre au plus vite un ailleurs, cohorte d'embouteillages, vider ses valises et remplir ses journées, se dire qu'on n'a pas vu le temps passer, remplir à nouveau ses valises, revenir au point de départ.
En vacances, depuis hier, je ressens le besoin d'un entre deux. Après le trop plein de ces dernières semaines de cours, j'aspire à descendre en moi-même. Faire le vide. Ensuite, nous partirons randonner, ensuite j'accepterai de faire la queue devant le Grand Palais pour déambuler devant les toiles d'Hooper.
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vendredi, 26 octobre 2012
Aujourd'hui première fois que.
Il n'y a rien d'inutile en nature, non pas d'inutilité même.
Essais, III, 1, Montaigne
209/366
La première fois que j'ai vu cette carotte, je me suis dis que le coeur pouvait connaître de semblables entrelacements. Compacts, denses, à ne surtout pas agacer du couteau.
Hier soir, j'ai quitté ma colline et suis descendue jusqu'au silence de la Seine. Envie de le remonter à contre-courant, lui aussi. Au moment de passer sous la voie ferrée, le fracas d'un train. Bruits et lumières des compartiments projetés sur l'asphalte. Il y avait dans tout cela une fluidité inutile.
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jeudi, 25 octobre 2012
Aujourd'hui parti.
208/366
Ce matin, prendre le parti de quitter le rond point d'hier. Emprunter un des sens interdits sans intention de le rendre et filer à contre-courant.
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mercredi, 24 octobre 2012
aujourd'hui sens interdit.
207/366
Et moi qui espérais en la contrainte du jour pour m'extirper de mon halarucitude. A mes sens en attente alertée, j'avais même promis que demain serait un autre jour, qu'ils seraient à nouveau emportés par le mouvement. Mais devant la contrainte du jour, je dois me dédire. Le grand contraigneur des 366 réels à prise rapide a posé son panneau et je me sens comme Raymond Devos sur son rond-point, contrainte de tourner en rond encore et encore parce qu'aucune sortie n'est possible. Sens interdits.
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mardi, 23 octobre 2012
Aujourd'hui à la poubelle.
206/366
J'ai l'embarras du choix sous mon bureau, si vous tenez absolument à ce que je mette quelque chose à la poubelle. Mais ce matin, je me sens d'humeur à mettre la contrainte devant un miroir et à attraper son reflet. Ce qui donnerait: aujourd'hui ce que vous mettriez en valeur sur votre blog. Sans hésiter et sans doute parce qu'il est passé inaperçu dans les commentaires d'hier, je réponds: le mot inventé par môôôssieur K.
Résumé de l'épisode précédent: hier je me sentais comme cette tête sur la photo qui porte la colonne qui elle-même porte la charpente qui elle-même porte la toiture - l'Ours, spécialiste en architecture, pardonnera mes approximations précédentes. Et je vous promets qu'avec tout ça sur la tête, je n'affichais pas la sérénité contrite de la dite tête. J'étais surtout contrainte à trouver un mot pour nommer la situation. Rien dans le dictionnaire pour définir cela. C'était sans compter sur le passage inventif de K sur mes rivages: "halarucitude". Ce mot aujourd'hui, je le garde et l'inscris dans mes tags. J'en rappelle même la définition pour que celui qui un jour en cherchera le sens sur la toile ne se retrouve pas dépourvu.
Halarucitude n.f. 2012, formé de Ha (qui vient de « ha mince ! » ) de Laru (qui vient de l’expression « ce matin, je suis à la rue », par extension « dans la mouise ») et de citude qui vient de là , mais aussi d’ailleurs et d’ici et s’en repart vers là.
On prendra garde à ne pas confondre « halarucitude » et « halarucité » (définition pas encore prête!).
06:22 Publié dans 366 réels à prise rapide | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : 366 réels à prise rapide, ours gris, halarucitude | Facebook |
lundi, 22 octobre 2012
Aujourd'hui il faudrait un mot pour désigner.
205/366
Aujourd'hui il me faudrait un mot pour désigner ceci: le fait de ne pas avoir entendu le réveil alors que j'ai à caser ce matin ce que je n'ai pas pu faire ce ouiquende. Deux cours à préparer, un reliquat de trois copies à corriger. Ce n'est plus une zone de rencontre mais une de perturbations, vous savez quand dans l'avion on vous demande avec une fausse sérénité de raccrocher vos ceintures alors que la piste d'atterrissage est encore loin. Quel mot dira tout cela?
06:03 Publié dans 366 réels à prise rapide | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : 366 réels à prise rapide | Facebook |
dimanche, 21 octobre 2012
Aujourd’hui attention particulière à ne pas faire.
204/366
Tout à l’heure, après avoir traversé le barrage, j’irai me positionner en bord de Seine, du côté de Poses. J’aurai nettoyé mes chaussures crottées par le dernier entraînement, endossé le maillot conçu tout spécialement pour l’occasion. On s’est mis en frais pour l’inventer. Le nom du collège qui perd un « e » pour devenir titre de tragédie. Hamlet. Ce matin, il pleut sans discontinuer et le vent est de la partie. De « peare » en « pire », quelque chose comme un quarantième jour de déluge.
Tout à l’heure, j’irai me positionner en bord de Seine. Quand Antho me confiera le relai pour les derniers kilomètres du marathon Seine Eure, je n’aurai plus d’attention particulière si ce n’est pour les battements de mon cœur. On se connaît bien tous les deux. Expirer et inspirer deux fois. Augmenter doucement et sûrement le rythme. Il me fera le coup du ne va pas trop vite, trop tôt. Je lui répondrai, c'est maintenant qu'on y va mon vieux. Tu suis et moi, je suis.
Tenancière des îles indigo, veuillez quitter ce lieu immédiatement. Le jeu de mots est facile. Allez donc courir sur d'autres rives.
07:05 Publié dans 366 réels à prise rapide | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : 366 réels à prise rapide | Facebook |
samedi, 20 octobre 2012
Aujourd'hui attention particulière à faire.
203/366
Aujourd’hui une attention à avoir pour mon corps et tout particulièrement pour mes cuisses, genoux, mollets et pieds. Je dois pouvoir compter sur eux demain. Dans la journée, prendre garde de ne pas me rompre le cou, de ne pas me jeter à corps perdu dans, de ne rien garder sous le coude, et surtout de ne pas prendre mes jambes à mon cou. Rester dans le bon ordre. Tête en haut, cul en bas.
Ne pas oublier de floquer mon maillot.
06:57 Publié dans 366 réels à prise rapide | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : 366 réels à prise rapide, marathon | Facebook |
vendredi, 19 octobre 2012
Aujourd'hui besoin d'un objet essentiel.
« La terre se nourrit d'empreintes, Le ciel se nourrit d'ailes. »
de Miguel Angel Asturias
202/366
Auriez-vous un modeste manuel d'ornithologie pour me permettre de suivre avec certitude l'empreinte du héron sur la terre détrempée?
P.S. de ma bal(l)ade du jour sur vos blogs, je ramène une trace d'Espaces Instants.
07:14 Publié dans 366 réels à prise rapide | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : 366 réels à prise rapide, empreinte, ornithologie, héron | Facebook |
jeudi, 18 octobre 2012
Aujourd'hui l'ombre de.
201/366
"La clarté de la lune dépend de l'ombre des pins." Koan Zen
Comment s'engager dans le jour qui se lève quand on s'est réveillé à l'ombre d'un souvenir?
05:14 Publié dans 366 réels à prise rapide | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : 366 réels à prise rapide | Facebook |
mercredi, 17 octobre 2012
Aujourd'hui de l'argent.
200/366
Après Delors, de l’argent, soit !
Je vous laisse les biftons, les fifrelins, le flouze, le grisbi, la thune et les pépètes.
Je garde l’avoine, le blé, le fourrage, l’oseille, les radis et je rends grâce à dame nature pour sa magnificence. J’ai regardé, hier soir, le documentaire de Marie-Monique Robin Les moissons du futur. Après les alertes lancées dans Le monde selon Monsanto ou Notre poison quotidien, celui-là offre un tour du monde de pratiques locales et respectueuses de la terre qui contrent l’obligation d’acheter ailleurs ce qu’on trouve ici, paraît que ça s’appelle le libre échange. Celle qui me touche le plus, de pratique locale, à fleur de main, parce qu’elle est si proche de ce qu’on vit ici avec notre jardin des possibles ou les Hauts Prés, est le teikei japonais et autosuffisant. Quelle élégance du maraîcher à ses clients, de la terre à la table !
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lundi, 15 octobre 2012
Aujourd'hui comme un gosse 1 et 2.
198 et 199/366
Passer devant toute mise en scène censée nous impressionner, comme un gosse. Avec effronterie.
P.S.1: d'ailleurs c'est avec une effronterie involontaire que j'ai pris la contrainte de demain! Aujourd'hui avance comme un mardi!!!!
P.S.2: ce problème existentiel en ce mardi. Que suivre comme contrainte? Celle d'hier? Celle de demain? Je choisis de m'attarder sur celle-ci et mardi avance comme lundi.
06:09 Publié dans 366 réels à prise rapide | Lien permanent | Commentaires (21) | Tags : 366 réels à prise rapide | Facebook |
dimanche, 14 octobre 2012
Aujourd'hui sujet brûlant
« Qui se soucie de regarder
La fleur de la carotte sauvage
Au temps des cerisiers ? »
Sode Yamaguchi
197/366
Je ne saurai dire ce qui est en train de brûler dans la casserole du monde ce matin. Sans doute, continue-t-on de trépigner, sans doute, le mot "crise" continue-t-il de se décliner à tous les cas. On en vient à espérer qu'il finisse par accrocher au fond du faitout, ablation inéluctable, ainsi nous serait donnée la possibilité de nous remettre en marche.
Sans doute. Mais, ce matin, je ne m'en soucie pas. J'aspire uniquement à partir en forêt de Bord, de l'autre coté du brouhaha du monde. Nous suivrons d'abord le sentier que nous quitterons à la première occasion. Le pas s'enfouira dans les fougères et leur brun sénois aura l'odeur de l'humus qui frémit du retour des chanterelles.
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samedi, 13 octobre 2012
Aujourd'hui une couleur qui sent.
"Tout ce qui n'est ni une couleur, ni un parfum, ni une musique, c'est de l'enfantillage."
Boris Vian
196/366
Etonnement en lisant la contrainte du jour. Et soudain cette question: me manquerait-il un sens? J'ai beau regarder les couleurs qui m'entourent, les laisser monter jusqu'à mon nez: elles ne sentent rien. Pour qu'un soupçon d'effluve surgisse, il me faut faire un travail mental laborieux. Ainsi rien n'émanera du vert pâle de la pochette en papier qui traîne sur la table basse, tant que je ne l'aurais pas associé à l'absinthe qui prend ses aises dans le jardin des simples. Il en est de même avec la coloration automnale de ces arbres: c'est le souvenir de la rando sur la roche d'Oëtre qui me proposera d'associer cette gamme d'orangés à la senteur du sentier perdu entre fougères et châtaignes qui l'instant d'avant se pavanaient encore sur l'arbre.
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vendredi, 12 octobre 2012
Aujourd'hui pas bien rangé.
195/366 et 500ème billet des îles indigo
"Chacun appelle “idées claires” celles qui sont au même degré de confusion que les siennes propres."
Koan zen
Aux pieds de mon bureau, c'est un bric à brac qui mérite largement le terme de Capharnaüm. Les lettres officielles -renouvellement de carte d'identité, factures et feuille d'imposition- s'empilent avec les cours faits qui n'ont pas encore rejoints leur pochette d'origine, les derniers numéros de Causette gardés parce qu'il faut que je lise encore un dernier article avec des manuels que j'exploiterai peut-être un jour, Feng avec Ogre, Cacaotès et chocolat -trouver le temps de parler de ces deux albums mais la contrainte ne vient pas qui s'y prêterait. Par contre sur mon bureau, c'est nickel propre: un espace libre de tout le reste.
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jeudi, 11 octobre 2012
Aujourd'hui cherche toujours.
194/366
Aujourd'hui je cherche toujours dans l'actualité quelque signe. Pour me convaincre que mon vote en mai et la joie qui l'a accompagné ne se sont pas fourvoyés en une unique nuit d'utopie. Ces derniers jours, je cherche une certaine radicalité dans les choix politiques de mon pays. Et qu'on ne me dise pas qu'on est contre le mur de la crise ou celui de la désespérance.
A l'impossible on est tenu
Oui je sais que
la réalité a des dents
pour mordre
que s'il gèle il fait froid
et que un et un font deux
je sais je sais
qu'une main levée
n'arrête pas le vent
et qu'on ne désarme
d'un sourire
l'homme de guerre
mais je continuerai à croire
à tout ce que j'ai aimé
à chérir l'impossible
buvant à la coupe du poème
une lumière sans preuves
car il faut très jeune
avoir choisi un songe
et s'y tenir
comme à sa fleur tient la tige
contre toute raison
Jean-Pierre Siméon, ICI,
Cheynes éditeur - Février 2009
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mercredi, 10 octobre 2012
Aujourd'hui comme tous les jours.
193/366
Aujourd'hui comme tous les jours, je me lève dans le silence d'une biquetterie plongée dans la nuit. Au loin, régulière et obstinée, une chouette hulule un rythme traînant à cinq temps. Le fracas d'un train de marchandises, en contre-bas, n'assourdit pas la pluie. Elle tombe patiente et résignée. Je ne sais rien encore des couleurs que l'automne aura décidé de revêtir. Monde en noir. Formes indistinctes. Je m'installe dans cet interstice pour écrire. Oubli du jour encore en gestation. Suspension du vol, une toute petite heure.
Puis viendra le moment où. Simulateur d'aube, gazouillis printanier incongru, "bonjour" maugréé du bout des lèvres ou du fond du coeur, café qui coule, entrechoquement de tasses, succession de douches, escaliers descendus puis remontés. Soudain tout cela s'accélèrera. Il manquera forcément du temps pour. Aujourd'hui comme tous les jours.
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mardi, 09 octobre 2012
Aujourd'hui ça amasse.
192/366
En grève!
De ce que je vais disperser aujourd'hui à tout vent vous ne saurez rien. Quant aux raisons de mon mécontentement, elles sont ici.
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lundi, 08 octobre 2012
Aujourd'hui ça ramasse.
191/366
Cela fait trois jours que ça dure. Et chaque matin, je remets ça: me contraindre à un verbe en -asse. Ca passe, ça casse et aujourd'hui ça ramasse. Cela peut durer plusieurs jours encore parce que notre langue a, en réserve, ça fracasse, ça fricasse, ça traînasse, ça traquasse, ça se décarquasse, ça pougnasse, ça escridasse. On pourrait aussi ramasser quelque subjonctif imparfait qui aurait l'amabilité de se prêter à l'exercice: que je caillasse, que je me fiasse, que je hélasse. Oh oui mille fois hélas, que cet inventaire est stoufiasse! Bricolons pour pousser le jeu hors de ses tranchées et inventons: ça cocasse, ça godasse, ça vinasse, ça Gigondas, ça maracas, ça Horaces et ça Curiaces donc ça trépasse...
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dimanche, 07 octobre 2012
Aujourd'hui ça casse.
190/366
Pour casser les mots figés d'hier, un excellent remède: le dernier album de Nouvelle Nocturne, Hurle la lune. Des mots critiques, un bal en soir et la pudeur mise à nue...
Deux titres par ici qui vous mettront les mots à la bouche.
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samedi, 06 octobre 2012
Aujourd'hui ça passe.
189/366
A la lecture de la contrainte du jour, je n'ai pas pu m'en empêcher et je l'ai même fait: regarder celle de demain, de contrainte, en espérant que. Mais non, le grand législateur des 366 réels à prise rapide a osé. Si aujourd'hui nous sommes sous l'égide de "ça passe", demain nous serons sous celle de "ça casse". Ca passe ou ça casse. Dans les années 80, Stéphanie de M. et son tube étaient arrivés comme un ouragan - madame la tenancière des îles indigo, à employer ainsi des mots trop facilement embouchés, vous mériteriez de sortir immédiatement!- puis repartis comme un pet de vent. Mais le mal était fait. Le titre et sa mauvaise rime sont passés dans le langage courant stagnant. Mots coupés de tout ensorcellement, mots figés. Entre eux et moi, le charme ne passe plus. Ce n'est pas faute d'avoir essayé de les contourner, d'être allée voir ce qu'ils donnent de l'autre côté. Au lieu de me résoudre à quelque orviétan, je vais briser le rapprochement des deux par un autre. Ca se passe. Je vais vous renvoyer à Léonard et son improbable pouvoir des mots.
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vendredi, 05 octobre 2012
Aujourd'hui en noir et blanc.
Toile de verts des Hauts Prés
Photo de Lila
188/366
On s'en approche à grands pas. Les signes s'accumulent qu'on ne peut ignorer. Le matin quand j'écris mon billet, il fait nuit. Viendra bientôt le moment où il me faudra aussi fermer la porte et laisser la clochette du figuier battre seule aux rafales de vent. Le soir quand je rentre, je dois accélérer le pas pour avoir la certitude d'attraper un dernier rayon de soleil, le dos contre ce qui reste d'un olivier qui n'a pas survécu à l'hiver dernier.
On s'en approche à grands pas. Plongée de notre hémisphère dans la nuit. La toile de verts des Hauts Prés va tendre à une flamboyance, en une dernière révérence. Puis tout rentrera sous terre. Place bientôt nette pour le noir et peut-être blanc.
Trouver la sagesse des plantes pour traverser ces mois plus sombres.
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jeudi, 04 octobre 2012
Aujourd'hui une seule question:
187/366
Hier, grande discussion avec mes biobios de 6ème sur ce qu'un livre peut nous apporter. L. qui a un amour du livre et de l'écriture comme je l'ai rarement vu chez une gamine de cet âge lance le sourire aux yeux qu'un livre peut rendre heureux. Chacun y va de son exemple et se souvient du coeur qui s'est un peu accéléré à cause d'une page. Soudain E., lui dont le sac est lourd du tohu-bohu de sa propre vie, demande:"Alors, un livre, ça peut donner envie de vivre?". Oh que oui, mon petit bonhomme, ça peut t'extraire de tout le noir que tu broies et te donner envie d'y retourner autrement.
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